La colère est une émotion primaire qui se manifeste lorsque nos besoins et notre intégrité physique ou psychologique sont menacés. Elle active notre système nerveux de lutte ou de fuite et libère des hormones de stress comme le cortisol et l’adrénaline, pour nous préparer à faire face au danger perçu. Les sentiments de colère peuvent être manifestés par des facteurs internes ou externes. On peut être en colère contre une personne en particulier, par exemple un collègue ou un ami. Ou contre un événement tel qu’un embouteillage ou une annulation de vol. La colère peut résulter de facteurs internes tels que l’anxiété persistante au sujet des problèmes personnels, des souvenirs ou des traumatismes passés.
A petite dose, la colère peut nous pousser à réagir et à nous défendre face à une agression ou à une injustice. Elle nous aide ainsi à protéger nos intérêts et notre estime de soi. Cependant, si elle devient démesurée ou répétitive, elle peut devenir destructive.

Des effets sur le corps et l’esprit
Physiquement, la colère excessive sollicite de façon prolongée le système nerveux sympathique et provoque une hausse de la tension artérielle, du rythme cardiaque et de la sueur. A long terme, cela accroît les risques de problèmes cardiovasculaires. Sur le plan psychologique, la colère non maîtrisée mène souvent à l’agressivité, aux conflits et à l’isolement social. Elle altère également la concentration, la réflexion et la prise de décision. Elle peut conduire à des troubles émotionnels comme la dépression ou l’anxiété. Ce qui peut influencer la vie personnelle et professionnelle d’une manière négative.
Bien gérée, la colère demeure une émotion saine qui nous pousse à protéger notre identité et à changer les choses quand c’est nécessaire. Ignorer sa colère ou la réprimer de façon excessive représente également un risque pour la santé mentale. Il est donc important de trouver le juste équilibre : exprimer sa colère quand cela s’impose, tout en évitant d’adopter des comportements destructeurs sous son emprise. La clé est d’apprendre à la reconnaître, à l’accepter, puis à la traiter d’une manière constructive.

Comment gérer positivement sa colère ?
Prendre conscience des signes physiques de montée de colère permet de prendre du recul avant de réagir de manière impulsive. Identifier les causes profondes et parler calmement de ce qui nous dérange sont aussi des pistes.
La relaxation par la méditation, le yoga ou la respiration profonde aide à déstresser. Consigner par écrit ses émotions permet aussi d’y voir plus clair. Dans certains cas, un accompagnement psychologique peut aider à trouver des stratégies propres à chaque individu.
En adoptant ces quelques réflexes, chacun peut apprendre à maîtriser sa colère plutôt que de se laisser dominer par elle. C’est le meilleur moyen de traiter cette émotion quand elle se révèle utile, sans qu’elle devienne source de souffrance.

A lire :
La Colère d’Arthur Janov
Traité de psychologie positive d’Aaron Beck.
Libérez votre colère sans culpabiliser de Raymond Chip Tafrate.
Les livres de Pema Chödrön et Marshall Rosenberg apportent aussi un éclairage spirituel sur ce sujet complexe.
Des approches à explorer
— L’art-thérapie : Dessiner, peindre ou modeler ce qui vous met en colère. Visualiser les émotions leur donne de l’espace sans avoir à les retirer.
— La musique : Chanter à tue-tête les paroles de colère préférées ou composer une chanson sur le sujet permet d’évacuer de manière cathartique.
— Le sport extrême : Pratiquer du kickboxing, de l’escalade ou du surf pour transcender la colère en énergie positive via l’adrénaline.
— L’humour : Raconter avec dérision ce qui vous énerve ou vous en moquer avec un ami pour tout de suite dédramatiser.
— La méditation créative : Marcher lentement en pleine nature en imaginant libérer la colère sous forme de fumée ou de ballon vers le ciel.

Voici ce que de grands auteurs et psychologues ont apporté à la compréhension de la colère :
— Le philosophe Spinoza fut l’un des premiers à théoriser la colère comme une émotion utile permettant la protection de soi. Il invitait à l’observer sans jugement pour mieux la réguler.
— Carl Gustav Jung a montré que refouler sa colère mène souvent à des problèmes psychologiques. Il recommandait de l’exprimer de manière appropriée et créative, par exemple à travers l’art ou l’écriture.
— Le psychanalyste Sigmund Freud expliquait que la colère résulte de la frustration de besoins infantiles. Sa répression chronique génère tension et culpabilité.
— Marshall Rosenberg, père de la communication non violente, propose d’exprimer son besoin plutôt que sa colère pour résoudre les conflits de façon pacifique.
— Thich Nhat Hanh, moine bouddhiste, considère que tous les états mentaux difficiles comme la colère sont des occasions de développer la compassion.
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