Les participants à la conférence ont débattu des mesures prises en faveur des énergies renouvelables. (Photo : Mohamad Moustapha)
« L’économie verte ; l’investissement de l’avenir ». C’était le thème de la 7e édition de la conférence sur l’énergie organisée le 9 octobre par la Fondation Al-Ahram. La conférence a réuni les ministres de l’Electricité et des Ressources minières, Mohamad Chaker, et du Pétrole, Tarek El-Molla, le président de l’Organisme national de la presse, Abdel Sadek El Shorbagui, le PDG de la Fondation Al-Ahram, Abdelmohsen Salama, le rédacteur en chef du quotidien Al-Ahram, Alaa Sabet, le rédacteur en chef d’Al-Ahram Al-Massai, Magued Mounir, ainsi que les dirigeants des entreprises publiques et privées opérant dans le secteur de l’énergie. La tenue de cet événement annuel intervient dans un contexte international marqué par la hausse de la demande sur l’énergie, la flambée des prix du pétrole et la croissance de la production des énergies renouvelables et de l’hydrogène vert.
Les participants ont présenté les progrès accomplis en matière de production d’énergies renouvelables et les opportunités d’investissement dans l’hydrogène vert. « Au cours des dernières années, l’Etat égyptien a cherché à diversifier les sources d’énergie et les énergies renouvelables et propres, ce qui lui a permis d’occuper une position avancée dans le secteur des énergies renouvelables au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Cela indique que l’Egypte a pris des mesures rapides pour accroître l’approvisionnement de la région en hydrogène vert », a annoncé le ministre de l’Electricité, Mohamad Chaker, dans la session inaugurale de la conférence, expliquant que son ministère est en cours de révision de la stratégie de production des énergies renouvelables 2035, dans le cadre des dernières modifications au niveau mondial basées sur la croissance de la production de l’hydrogène vert par les énergies renouvelables. « Il est prévu de produire des quantités d’hydrogène vert s’élevant à 15 millions de tonnes par an en 2030 et à plus de 58 millions de tonnes en 2040. Environ 38 millions de tonnes produites seront destinées à l’exportation chaque année, ce qui représente 5 % du marché mondial du commerce de l’hydrogène », prévoit le ministre.
Pour atteindre cet objectif, le ministre et les responsables du secteur de l’électricité ont souligné l’importance d’augmenter la participation du secteur privé dans les projets de production d’hydrogène vert à travers l’élaboration d’un projet de loi destiné à fournir des incitations aux investisseurs. « Au cours des deux dernières années, nous avons rédigé un projet de loi sur l’hydrogène vert qui sera débattu au parlement pendant cette session parlementaire. L’approbation de cette loi entraînera un changement qualitatif pour les investisseurs dans ce secteur vital pour l’économie égyptienne », a noté le conseiller juridique du ministre de l’Electricité, Amjad Saiid. Approuvé par le Conseil des ministres en mai dernier, le nouveau projet de loi sur l’hydrogène vert offre de bonnes incitations aux investisseurs, telles que l’exonération de la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) pour les équipements, outils, machines et moyens de transport nécessaires aux projets d’hydrogène vert.
Au niveau des procédures d’obtention des licences, le président de l’Agence des services publics d’électricité et de protection des consommateurs, Mohamad Omran, a indiqué que l’agence était soucieuse de surmonter tous les obstacles auxquels sont confrontés les investisseurs dans le secteur des énergies renouvelables et de l’hydrogène vert. « Le conseil d’administration se réunit chaque deux semaines en vue de finaliser rapidement les licences pour les investisseurs dans un délai de 15 jours. Ce qui constitue une avancée sans précédent, car selon la loi, les licences prennent deux mois », explique-t-il.
Les représentants du secteur privé ont salué les mesures prises dans ce domaine. A l’exemple de Hassan Amin, directeur régional de la société saoudienne ACWA Power, producteur d’hydrogène vert et opérant en Egypte depuis 2015. « Il y a vraiment une forte progression au niveau de la législation comme la promulgation de la loi sur l’électricité et celle sur l’investissement. Cependant, il est nécessaire de préciser les projets qui seront soumis à l’arbitrage international en cas de différend. C’est un grand défi pour l’investisseur étranger », indique Hassan Amin. Il ajoute que la société détient des investissements de 2 milliards de dollars en Egypte et prévoit la création de nouveaux projets d’un montant de 10 milliards de dollars au cours de la prochaine période, comprenant un projet de production d’énergie éolienne et un autre de dessalement de l’eau de mer.
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