Al-Ahram Hebdo : L’Egypte vient d’accueillir un atelier de trois jours sur la gestion du transport aérien régional au sein du COMESA. Quels sont les sujets importants qui y ont été discutés ?
Adikiny Olwenge : L’atelier organisé par l’Egypte est le premier en son genre. Il sera ensuite suivi d’un certain nombre de réunions dans d’autres Etats africains afin d’établir un cadre institutionnel pour l’interopérabilité des communications et du transport aérien au sein du COMESA. Les sessions de l’atelier ont abordé plusieurs sujets importants, notamment les moyens de soutenir le secteur du transport aérien et d’activer le Marché unique du transport africain. Les discussions ont également abordé les moyens de renforcer les capacités réglementaires et institutionnelles du secteur de l’aviation civile en Afrique orientale, australe et dans l’océan Indien et d’améliorer l’efficacité de la navigation aérienne conformément aux réglementations et instructions de L’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI). Je suis heureux de la décision prise par l’Egypte d’exempter les participants à l’atelier des visas, ainsi que de la taxe sur la valeur ajoutée. Il s’agit d’une étape importante vers la réalisation de l’intégration continentale et de l’application de la Convention d’Abuja, dont l’un des objectifs est d’établir un passeport africain unifié pour permettre la libre circulation des personnes et des marchandises.
— L’Afrique compte près de 28 % des pays du monde, mais le trafic aérien africain ne représente que 2,1 % du trafic aérien mondial. Quels sont les défis auxquels est confronté le secteur du transport aérien dans le continent ?
— Le transport aérien fait face à de nombreux défis en Afrique, tels que la mauvaise qualité des infrastructures et l’absence de règles pour l’échange d’informations, ainsi que le coût élevé de la formation. Tous ces défis nécessitent l’adoption d’une nouvelle législation pour renforcer le marché du transport aérien et accroître l’efficacité de l’aviation civile, afin d’atteindre l’intégration continentale. Pour réaliser ces objectifs, le COMESA a récemment reçu une subvention de 8 millions d’euros de la Commission européenne, visant à soutenir les efforts du programme SATSD en Afrique de l’Est, en Afrique australe et dans la région de l’océan Indien.
— Vous avez souligné qu’il existe une relation entre la stimulation du tourisme et le développement des infrastructures. Pourriez-vous nous expliquer votre idée ?
— Il existe un lien étroit entre le tourisme, le commerce et les infrastructures. Un réseau efficace d’infrastructures garantira une meilleure intégration africaine, encouragera le commerce intra-africain et renforcera l’industrialisation. Ainsi, la plupart des marchandises, au lieu de se diriger vers l’Europe, changent de destination vers l’intérieur du continent. Si les Africains sont capables de construire un espace aérien fluide, il y aura des chemins directs entre les pays africains, ce qui réduira, par conséquent, les prix des billets d’avion et stimulera le tourisme et le commerce.
Beaucoup d’Africains désirent visiter l’Egypte et voir les lieux qu’a traversés la Sainte Famille. Il faut donc accélérer l’activation du marché unique du transport aérien en Afrique.
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