« Vous n’êtes pas enfant pour consommer du lait », répète-t-on ces derniers temps. Ou encore : « Ajoutez un tout petit peu de lait, dites donc, ce n’est pas un biberon ! », sur un ton moqueur. On ne cesse d’entendre, ces deux dernières décennies, des commentaires qui diminuent de plus en plus les vertus du lait, le liant exclusivement aux nourrissons. Des voix s’élèvent revendiquant la suppression de tous les produits laitiers : lait, crème, yaourt et fromages. Cela est dû soit aux appels de « vivre vert », soit à l’intolérance de certaines personnes contre certains produits dont le plus commun est le lait, ou encore aux recommandations des experts de l’environnement de limiter la consommation des produits d’origine animale, afin de réduire les gaz d’origine agricole.
Ainsi émergent des systèmes d’alimentation répandus aujourd’hui : en plus des végétariens, on retrouve le « Plant based », la macrobiotique ou le programme alcalin. Ils partagent tous l’abondance des légumes vertes et la réduction des produits animaliers, en tête desquels le lait.
Pourtant, les tenants des produits laitiers adoptent une opinion modérée exigeant de ne pas supprimer subitement un type d’aliment sauf s’il existe une nécessité pour la santé et d’être suivi de près, en choisissant une démarche dairy-free, d’un nutritionniste. Le dosage équilibré, selon eux, permettrait certains bienfaits.
Le débat tenu par des tenants et des opposants de la consommation du lait est le plus souvent lié au business de l’industrie laitière. Si certains, ancienne école, défendent le lait comme source de calcium, de protéines, riche en lactose et qui contribue à prévenir l’ostéoporose, ils seront vite accusés de prendre le parti du business et de se laisser influencer par les campagnes médiatiques en faveur de l’industrie laitière. En contrepartie, si d’autres refusent catégoriquement le lait de vache et cherchent acharnement des laits alternatifs comme le lait de soja, d’amande, de noix, de coco, etc., ils seront également accusés de soutenir des produits de luxe à prix élevés et au goût artificiel qui ne peuvent en aucun cas avoir les mêmes bienfaits du lait animalier.
En 2007, le livre « Lait, mensonges et propagande », du journaliste scientifique Thierry Souccar, a fait grand tabac. Il y dénonce les idées émanant d’une véritable machine marketing et remet en question les bienfaits des produits laitiers pour nos os.
Allergies et intolérance au lactose
En fait, des recherches scientifiques ont bien prouvé depuis des années que le lait de vache contient un type de protéine, dit caséine, qui cause une allergie durable. « On nous a longtemps trompés par l’idée que le lait de vache est bénéfique pour les os, qu’il est la source de calcium pour les enfants et que c’est lui qui maintient l’équilibre des adultes, tout cela est erroné », s’insurge Inas Hafez, nutritionniste basée aux Etats-Unis. La preuve en est pour Hafez : « Les Pays-Bas, la France et les Etats-Unis sont les plus consommateurs de lait, et ils atteignent en même temps le taux le plus élevé des gens à fractures ou atteints d’ostéoporose ». Et d’ajouter : « Le lait cause, entre autres, l’allergie, la nausée, les maux d’estomac et les sinus paranasaux ». Quant au calcium, il serait compensé par le type de nourriture consommé qui aide le corps à composer sa gamme de métaux et de calcium (voir encadré).
L’intolérance au lactose est le fait de ne pas être capable de digérer le lait. Cette incapacité est très commune ces derniers temps bien qu’il n’existe pas de statistiques fiables en Egypte, parce que le plus souvent, les personnes ignorent les symptômes. Pourquoi le lactose, qui est le sucre du lait, est-il difficile à être digéré chez nombre de personnes ? C’est dû au fait que beaucoup de gens manquent de lactase, la fameuse enzyme indispensable à la digestion du lait de vache. Ce phénomène est très courant, selon la National Library of Medicine, 65 % de la population mondiale ont des difficultés à digérer le lait. La capacité à digérer ce sucre résulte d’une mutation récemment intervenue dans l’histoire de l’humanité, avec la naissance de l’agriculture. Notre tolérance au lactose est à son maximum au début de la vie, puis décroît avec l’âge. Le résultat est douleurs, diarrhées et ballonnements.
Un aliment pas pour nous ?
Inas Hafez fait le profil d’une opposante acharnée contre l’usage du lait par les humains, que ce soit enfants ou adultes. Sa logique est simple : la composition même du lait n’est pas dédiée à l’humain, mais au petit de la vache. « Parce que les hormones et protéines incluses aident à accélérer le développement du veau d’une manière remarquable, ce qui est nuisible pour l’humain, puisque ces mêmes protéines le rendent addictif », avance Hafez. Elle renchérit : « Si nous observons bien la nature, nous constaterons que chaque animal ne consomme pas le lait d’un autre animal, pourquoi donc l’humain est le seul qui dépend sur le lait de la vache ? ». Pour elle, le nourrisson doit s’allaiter de sa mère et une fois sevré, il ne retourne plus à l’aliment des bébés.
Inas Hafez adopte dans son travail de nutritionniste le programme alcalin, visant à transformer le sang de l’état acide à l’état alcalin pour une meilleure santé. Très tôt, elle découvre les méfaits du lait qui contient deux types d’acide : l’acide lactique et le lactose. Elle rappelle que les études scientifiques ont prouvé dans certains cas de personnes atteintes de cancers des concentrations d’acide lactique autour des tumeurs. En plus, les rapports des taux de cancer soulignent que les pays asiatiques comme le Japon, la Chine, les Philippines et l’Indonésie qui ne consomment pas les produits laitiers possèdent le nombre le plus bas des cas de cancer.
Or, le rapport des produits laitiers et du cancer n’est pas de la fiction. L’histoire de vie d’Inas Hafez le prouve bel et bien. Atteinte elle-même de cancer en 2004, elle avait beaucoup souffert du traitement classique (chimiothérapie ou radiothérapie) et décide de se diriger vers le système de nourriture qui puise dans le vert de la nature en écartant les acides. Au bout de deux mois, la patiente d’autrefois s’est transformée non seulement au niveau de son énergie, mais surtout au niveau des résultats des investigations et de l’image du sang. Elle abandonne depuis le domaine des finances et marketing où elle excellait pour faire un changement de carrière et devenir aujourd’hui consultante en nutrition. Telles les ascètes, Inas Hafez adopte la philosophie de la modération dans le système nutritif en soulignant que « tout ce qui n’est pas utile pour notre santé est à oublier ».
Où peut-on trouver le calcium ?
Outre les laitages, il existe d’autres aliments riches en calcium :
— Les légumes à feuilles vert foncé comme les épinards, le chou chinois, le brocoli et le chou frisé.
— Les légumineuses telles que les haricots, les pois (chiches) et les lentilles sont non seulement riches en fibres et en protéines, mais fournissent aussi beaucoup de calcium.
— Les graines : Le sésame, le céleri et le chia.
— Les noix, en particulier les amandes, sont riches en protéines, vitamine B, graisses saines et toutes sortes de minéraux tels que le magnésium, le cuivre, le potassium et le calcium.
— Les fruits secs et en particulier les figues.
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