Les analystes préfèrent la vente de Safi et de Wataniya par l’introduction en Bourse pour stimuler les échanges. (Photo : Reuters)
Après une longue attente, le gouvernement a finalement donné son feu vert au lancement de la première phase du programme de vente d’entreprises gouvernementales. Le premier ministre, Moustapha Madbouli, a annoncé dimanche le lancement des procédures de vente de deux entreprises appartenant à l’Organisme du service national, dépendant des forces armées. Il s’agit des sociétés Safi de production d’eau minérale et de Wataniya de distribution de produits pétroliers. « Il a été convenu lors de la réunion ministérielle que les procédures d’émission à la vente des deux sociétés Wataniya et Safi débuteront par l’intermédiaire du conseiller en offre mercredi 15 mars. Le conseiller sera chargé de communiquer avec les investisseurs et mettra à disposition les données des deux sociétés. L’objectif est de maximiser la valeur des deux sociétés et d’attirer des investisseurs du secteur privé national ou étranger après avoir terminé le processus de préparation de l’offre des deux sociétés sous la surveillance du Fonds souverain d’Egypte », a déclaré le porte-parole du Conseil des ministres, Nader Saad, en ajoutant que le premier ministre a également convenu, via la commission chargée du suivi du programme d’émission, d’offrir quatre autres grandes entreprises par l’intermédiaire des banques d’investissement internationales sans donner plus de détails sur les noms des entreprises.
La réunion ministérielle a été tenue pour examiner les étapes de mise en oeuvre du programme d’offre d’entreprises publiques. Ce programme, annoncé en détail le mois dernier par le gouvernement, visait à proposer d’ici fin mars 2024 la vente de 32 entreprises à des investisseurs stratégiques, ou par le biais d’offre en Bourse ou un mélange des deux méthodes. Les entreprises qui figurent sur la liste proviennent de secteurs très variés, tels que les assurances, les banques, le pétrole et la pétrochimie, ainsi que l’hôtellerie.
Par la vente de ces actifs, l’Egypte cherche à attirer des investissements arabes pour aider à atténuer la crise de change provoquée par la guerre russo-ukrainienne. « Nous prévoyons d’attirer des investissements arabes de 4 milliards de dollars au cours de la première phase de la mise en application du programme », a déclaré le PDG du Fonds souverain d’Egypte, Ayman Soliman, la semaine dernière à la chaîne CNBC Arabia, ajoutant que le fonds subsidiaire du Fonds souverain d’Egypte s’occupait de la préparation de 11 entreprises incluses dans le programme d’offre public. « Nous avons déjà terminé la première phase liée à l’évaluation de ces entreprises et elles sont prêtes à l’émission à la vente », renchérit-il, sans donner les noms des entreprises.
Moment propice pour l’introduction en Bourse
L’annonce du lancement des procédures d’émission de Safi et de Wataniya, qui devraient être introduites en Bourse depuis deux ans, a été saluée par les analystes dans les banques d’investissement. Ils ont cependant noté le manque de clarté des déclarations gouvernementales sur le mécanisme d’offre des deux entreprises, préférant la vente par le biais de l’introduction en Bourse afin de stimuler les échanges, plutôt que la vente à un investisseur stratégique. « C’est le bon moment pour annoncer l’émission de ces deux entreprises en Bourse, qui a été reportée de deux ans. D’une part, il est nécessaire de donner le feu vert à la mise en application du programme ambitieux d’offre gouvernemental longuement attendue par les investisseurs nationaux et étrangers. D’autre part, les conditions de la Bourse égyptienne ont subi une certaine amélioration au niveau des liquidités et de la valeur des titres financiers », a indiqué à l’Hebdo Amr El Alfy, directeur du département des recherches au sein de la banque d’investissement Prime Holding. El Alfy prévoit la conclusion des procédures de l’offre publique en Bourse au bout d’un mois. « Il est probable que les investisseurs arabes, qataris ou émiratis, soient pressés d’investir dans les actions des deux entreprises », prévoit-il.
Quant à Hanan Ramses, directrice de l’analyse économique à la maison de courtage El Horreya, elle a insisté sur l’importance de la prise de cette décision en ce moment. «°Par l’introduction de ces entreprises en Bourse, le gouvernement a choisi le bon moment qui coïncide avec la date d’échéance des certificats de dépôt de 18%. Donc, il serait profitable d’investir les sommes déposées dans ces certificats en Bourse dans les deux nouvelles entreprises », a-t-elle estimé.
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