« Sécuriser les ressources énergétiques : les défis mondiaux et l’expérience égyptienne ». C’était le thème de la 6e édition de la conférence sur l’énergie d’Al-Ahram qui s’est tenue le 12 décembre. La conférence a réuni les dirigeants de la Fondation Al-Ahram, dont le PDG Abdelmohsen Salama, le rédacteur en chef du quotidien Al-Ahram, Alaa Sabet, ainsi que le ministre de l’Electricité et des Ressources minières, Mohamed Chaker, et Alessandro Fracassetti, représentant résident du Programme des Nations- Unies pour le Développement (PNUD) en Egypte, et les dirigeants des entreprises publiques et privées opérantes dans le secteur de l’énergie. « La conférence est devenue un événement important non seulement en Egypte, mais aussi dans la région, grâce à la présence de responsables et de partenaires du secteur privé », a noté le PDG de la fondation Al-Ahram, Abdelmohsen Salama, dans son discours d’ouverture.

La tenue de cet événement annuel intervient dans un contexte international tendu en raison d’une forte demande sur l’énergie après la guerre en Ukraine. Cette situation a incité les différents pays du monde, y compris l’Egypte, à accélérer leur transition vers les énergies renouvelables, et en particulier l’hydrogène vert. Responsables et représentants ont alors présenté les progrès accomplis en matière de production d’énergie renouvelable et les opportunités d’investissement dans le secteur de l’hydrogène vert.

Energies renouvelables : augmentation de 20 % en 2022

Le ministère de l’Electricité et des Ressources minières a notamment développé sa stratégie énergétique : « Notre stratégie vise à augmenter la production de l’énergie renouvelable de 20 % cette année ». Cette décision ministérielle ne se limite pas seulement aux énergies renouvelables, mais vise aussi la hausse des exportations. Dans ce cadre, Mohamed Chaker a annoncé la tenue de négociations avec 3 grandes entreprises internationales, afin de se connecter au réseau européen et développer les échanges et les exportations à 3 000 mégawatts entre les deux continents via une liaison électrique maritime entre l’Egypte, Chypre et la Grèce. « L’Egypte accorde la priorité à l’exportation des énergies renouvelables. Elle a fait de grands progrès et a développé des capacités sans précédent sur son réseau électrique national, afin de se transformer en un hub énergétique et un exportateur d’électricité vers le continent européen », a renchéri le ministre.

Quant à l’hydrogène vert, le ministre a annoncé qu’un plan avait été élaboré et qu’il serait présenté prochainement. L’économie de l’hydrogène devrait doubler dans les prochaines années et créer plusieurs milliers d’emplois. « Neuf accordscadres ont été signés pour mettre en oeuvre des projets de production d’hydrogène vert et ses dérivés, et visent à augmenter la production à plus de 100 000 mégawatts d’ici 10 ans. Les investissements totaux dans ces projets s’élèvent à 83,8 milliards de dollars et peuvent créer jusqu’à 264 000 emplois », a déclaré le ministre.

Les priorités du secteur privé

Les représentants des entreprises du secteur privé ont eux aussi insisté sur l’importance de se convertir aux énergies renouvelables, qui sont moins coûteuses par rapport aux énergies traditionnelles. Pour sa part, l’ingénieur Mustafa Madkour, président du groupe Madkour, a déclaré que l’entreprise avait participé à de multiples projets de transmission et de distribution d’électricité pour relever le défi de la transition vers des énergies vertes et renouvelables. « Cette tendance est devenue mondiale dans un contexte où l’environnement et le climat changent. C’est pourquoi l’entreprise a orienté toute son attention vers des projets d’énergies nouvelles et renouvelables, comme l’énergie solaire, éolienne ou encore l’hydrogène vert », souligne-t-il, avant d’ajouter que sa société étudie actuellement un projet pour alimenter la commune de Siwa et son oasis en énergie solaire. « Nous coordonnons avec le ministère de l’Electricité pour démarrer les études techniques du projet », a conclu Madkour.