Les thérapies alternatives, complémentaires ou parallèles commencent à gagner du terrain. Il s’agit d’une réaction directe aux maux de l’époque: le stress, l’insomnie ou le déséquilibre physico-moral. Les approches et techniques sont innombrables, mais ce qui nous importe ce sont les thérapies manuelles. Ne reposant sur aucun médium extérieur (outils en bois, des huiles, etc.), elle est simple et facile à pratiquer, ce qui compte c’est surtout le rapport du praticien et du client. Le virtuose thérapeute « écoute » le corps et ses besoins. « Tout dépend de la personne qui a besoin d’aide, on manipule tout en fonction de cela » : c’est un consensus général chez les praticiens.
Le succès actuel des techniques de travail corporel revient également au développement de la conscience de « vivre vert », de « detoxer » la vie, de rechercher la paix spirituelle, l’état zen. Au fond, le travail corporel vise à évaluer ou à améliorer la posture, à favoriser la prise de conscience de la « connexion corps-esprit ».
La thérapie sportive
« Ces différentes méthodes, on les appelle Bodywork. Il consiste à travailler avec le corps humain sous une forme impliquant une thérapie manipulatrice, un travail respiratoire ou une médecine énergétique », avance Rawya El Gammal, thérapeute sportive, basée actuellement au Canada.
L’itinéraire professionnel d’El Gammal résume en quelque sorte celui de la thérapie manuelle en Egypte, du complet rejet vers l’approbation et la réussite. Diplômée dans un institut à Londres, elle suit ensuite des cours sur le système nerveux et se spécialise dès ses débuts dans la thérapie des athlètes ou des personnes faisant du sport, sa spécialité était au début le genou, et en développant son travail, elle travaille d’une manière globale sur le corps.
Elle a débuté sa carrière en Egypte il y a plus de 25 ans, dans un hôpital. Son travail commençait là où se termine celui des médecins, plus spécialement le traitement des maux postopératoires. C’est un mélange de travail d’énergie, d’acupuncture, de massage lymphatique (…) et d’équilibre des muscles. « Les médecins ne reconnaissent pas notre travail, mais en même temps, ils ne veulent pas écouter parler de maux et de traitement durable une fois qu’ils ont accompli leur travail ou leurs chirurgies. C’est dans cet espace que j’ai réussi à faire ma carrière », confie-t-elle. Le succès de son travail s’est renforcé sans doute avec la tendance sportive chez tout le monde, mais la sagesse des bouts des années : l’être humain n’est pas uniquement des os et des muscles, mais des émotions et un tas d’éléments spirituels.
Le « Trager »
C’est une approche qui vise à apporter au corps la facilité de mouvement, l’équilibre, la confiance et la paix intérieure. Reposant sur le « mantastic », qui signifie la fluidité du mouvement à l’intérieur du corps, le Trager se caractérise par des mouvements souples composés de vibrations et d’élongations. Praticienne et enseignante de Trager, K. refuse de le décrire comme un massage, ou même une technique. « Nous travaillons avec la partie inconsciente de notre cerveau, qui est l’endroit où les souvenirs et les sentiments sont stockés. Ainsi, lors d’une séance, nous pouvons créer des sentiments agréables, peut-être une nouvelle sensation accompagnée d’un sentiment de bien-être dans le corps », affirme-t-elle. Lorsque cela se produit, il y a possibilité de changement. Dans ce processus, des sensations d’inconfort, la douleur et même l’humeur peuvent progressivement changer et être remplacées, créant un profond sentiment de relaxation, de paix et de bien-être dans l’esprit et le corps.
Milton Trager (le fondateur) avait l’habitude de dire que nous sommes la somme totale de toutes les expériences physiques, mentales, émotionnelles et spirituelles que nous avons vécues.

La réflexologie
« Touchez-moi pour que je me sente mieux ». C’est cette devise trouvée sur les murs de l’Egypte Ancienne sur laquelle repose la réflexologie. Les dessins pharaoniques montrent un praticien qui tient la main ou le pied du patient. La réflexologiste Nada Rashed, enseignante accréditée dans le monde arabe et membre de l’Association canadienne de réflexologie ACR, explique que les Américains l’ont développée et la réflexologie est pratiquée via les mains (palmaire), les pieds (plantaire) et les oreilles (auriculothérapie).
Contrairement au massage thaï des pieds, la réflexologie repose principalement sur une carte des pieds et de la main sur laquelle chaque organe, partie du corps ou fonction physiologique correspondrait à une zone ou à un point sur les mains, les pieds ou les oreilles (voir photo). « La réflexologie repose sur un toucher spécifique sur ces zones qui permettrait de localiser la tension ou la place du mal, puis stimuler l’énergie vitale à travers des voies d’énergie appelées meridians, et dissiper les tensions, afin de rétablir l’équilibre du corps », avance Rashed.
Le massage abdominal
Comme la réflexologie, le massage abdominal a prouvé son efficacité, surtout avec les maux qui ont rapport avec l’appareil respiratoire, digestif, les problèmes de colon, le reflux et surtout les tensions et la nausée pendant la grossesse. Parce que tout simplement, on se rend compte que tout doit être cherché dans l’émotionnel qui, une fois négligé, le malaise se transforme en symptôme et les organes du corps sont attaqués. « Le massage abdominal n’est pas uniquement pour la détente, c’est plutôt un traitement à travers le massage, explique Sumaya Kür, praticienne depuis 10 ans et sage-femme depuis 17 ans. Nous travaillons sur le centre émotionnel du corps, sur le système sanguinaire et lymphatique qui aide à libérer l’énergie du corps de tout blocus. Parce que selon la médecine chinoise de laquelle on s’inspire, c’est cette libération qui aide à retrouver l’équilibre du corps et de l’âme ». Elle répète que si vous êtes physiquement affecté, cela affectera votre bien-être émotionnel, et si votre bien-être émotionnel est malsain, cela affectera toujours votre physique. Et de conclure: tout a commencé par le spirituel, l’émotionnel, et le dernier à être touché est le physique. Cependant, les organes restent collés les uns aux autres, car le fait de devoir constamment libérer le système d’organes favorise la circulation d’énergie dans le corps.
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