Al-Ahram Hebdo : Quelle est la stratégie du ministère de l’Approvisionnement pour faire face à la pénurie de riz ?
Dr Ahmed Kamal : Le ministère a mis en place plusieurs mesures, afin de contrôler cette crise, et qui consistent à assurer la présence du produit sur le marché dans plus de 40 000 points de vente dans tout le pays à des prix allant de 10,5 L.E. à 14,5 L.E., selon les points de distribution et la qualité du riz. De même, nous avons incité les agriculteurs à fournir au gouvernement une tonne de riz pour chaque feddan cultivé, soit 25 % des récoltes qui s’élèvent à 4 tonnes par feddan. Et ce, à un prix de 6 600 L.E./tonne pour les grains fins et 6 850 L.E./tonne pour les grains de plus grand calibre. Soit le double du prix de l’année dernière. De plus, un délai a été attribué aux fournisseurs, commerçants et agriculteurs pour déclarer leurs quantités de riz stockées. Après l’expiration du délai, toute personne n’appliquant pas ces règles sera exposée à une sanction.
— Le gouvernement a déclaré le riz « denrée stratégique ». Qu’est-ce que cela signifie ?
— Le ministère de l’Approvisionnement et l’Appareil de la protection des consommateurs mènent des campagnes d’inspection, afin d’empêcher le monopole ou le stockage du riz. Les contrevenants sont passibles d'une peine d'emprisonnement d'au moins un an et d'une amende allant de 100 000 L.E. à 2 millions de L.E., ou bien à l'équivalent de la valeur du riz stockés. Des hotlines seront ouvertes aux citoyens pour signaler tout contrevenant.
— Revenant sur l’origine de la crise, quelles sont, selon vous, les raisons de la pénurie ?
— L’origine de la crise réside dans le fait que certains grossistes ont offert des prix plus élevés aux agriculteurs par rapport aux prix offerts par le gouvernement. Ils ont ensuite stocké les quantités de riz achetées pour les remettre plus tard sur le marché lorsque les prix seront plus élevés. Les récentes décisions du ministère de l’Approvisionnement ont coupé la route à tout monopole sur le marché. Tous ceux qui ne respecteront pas les réglementations prescrites par le ministère seront exposés au paiement de grosses sommes d’argent ou à une peine d’emprisonnement.
— La même pénurie peut-elle, selon-vous, se répéter avec le sucre, qui est également une denrée essentielle ?
— Nous n’avons pas de crise de sucre sur les marchés. Le sucre est disponible dans les points de vente au prix de 10,5 L.E. le kilo et nous avons une réserve stratégique suffisante pour les 5 prochains mois, sachant que la saison de la récolte de la canne à sucre a lieu au mois de janvier et février prochains.
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