Le président Abdel-Fattah Al-Sissi a gracié l’avocat et ancien député Ziad Al-Oleimy, a déclaré, lundi 24 octobre, le député Tarek Al-Khouly, membre du Comité de grâce présidentielle. « La décision de grâce a été prise en réponse aux appels des partis et des forces politiques, du Comité de coordination des jeunes et des politiciens des partis et du Comité de grâce présidentielle », a déclaré Al-Khouly. En novembre 2016, Al-Oleimy, qui était élu député en 2012, a été condamné à 5 ans de prison pour avoir diffusé dans un article publié sur le Web « de fausses nouvelles perturbant la sécurité et la paix publiques ».

A peine annoncée, la décision a déchaîné une série de réactions parmi les forces et les figures politiques qui ont salué une décision qui crédibilise les promesses de l’Etat d’ouvrir les horizons politiques. « Dieu merci pour la libération de Ziad Al-Oleimy. Merci au président de la République pour sa décision présidentielle de grâce », a salué le militant de gauche, Hamdine Sabahi, président du parti Al-Karama. Le Parti social démocrate égyptien a publié un communiqué saluant la décision du président de libérer Al-Oleimy, l’un de ses membres fondateurs, dans le cadre d’une série de libération des prisonniers détenus dans des procès de liberté d’expression ou de nature politique. « Le parti considère que cette importante étape, qui a été précédée par plusieurs étapes similaires dans la libération d’un nombre important de prisonniers politiques, peut, si elle se poursuit et est liée à d’autres mesures dans les domaines des libertés et d’organisation, aboutir à la détente démocratique souhaitée », a apprécié le parti. Il a de même souligné l’importance de ces grâces présidentielles pour la réussite du Dialogue national politique auquel avait appelé le président. D’ailleurs, le conseil des curateurs du Dialogue national avait remercié cette semaine le président Sissi pour les nouvelles listes de grâce présidentielle apportant le nombre des libérés à plus de 1000 personnes, ce qui favorise un climat positif au dialogue. « La libération d’Al-Oleimy consacre le concept de la nouvelle République envisagée. Par ailleurs, le timing de ces libérations coïncidant avec l’approche du début effectif des sessions du Dialogue national augmente les chances de sa réussite et confirme que le dialogue inclura toutes les tendances politiques et idéologiques », estime Mohamad Abdel-Dayem, secrétaire général du Parti nassérien. Formé en octobre 2016, le Comité de grâce présidentielle a été réactivé en mai 2022 et reçoit des demandes de libération des condamnés à des procès de nature politique, de publication de fausses informations, de violation de loi sur les manifestations ou d’autres liés à la liberté d’expression. Tarek Al-Khouly trouve que cette série des récentes libérations « témoigne d’une véritable volonté politique de renforcer les libertés et d’instaurer une véritable démocratie incluant opposants avant partisans à la sphère politique » .