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Ashraf Sobhy : L’Egypte a beaucoup bénéficié de l’organisation de compétitions internationales

Doaa Badr , Mercredi, 26 octobre 2022

Le ministre de la Jeunesse et du Sport, Ashraf Sobhy, explique sa stratégie pour améliorer le niveau des sportifs égyptiens et organiser de grandes compétitions internationales en Egypte.

Ashraf Sobhy
(Photo : Ahmad Agamy)

Al-Ahram Hebdo : A un mois de la Coupe du monde de football, l’Egypte pense-t-elle à organiser cet événement en 2030, conjointement avec l’Arabie saoudite et la Grèce, comme il a été publié dans la presse internationale ?

Ashraf Sobhy: Les capacités de l’Egypte, son infrastructure sportive, l’expérience et les compétences de ses administratifs nous permettent de réfléchir à organiser toute compétition. Après avoir organisé 161 compétitions internationales et après le grand développement de l’infrastructure sportive sous les instructions du président, Abdel-Fattah Al-Sissi, il est normal de commencer à réfléchir à organiser des compétitions beaucoup plus grandes. Après 2030, nous pourrons organiser n’importe quel événement.

— Lors de la visite du président du Comité International Olympique (CIO), Thomas Bach, en Egypte, vous avez déclaré que le président Sissi avait donné son feu vert pour présenter notre candidature à l’organisation des Jeux Olympiques (JO) de 2036. La préparation du dossier a-t-elle commencé ?

— Il faut savoir que la visite du président du CIO reflète l’importance actuelle de l’Egypte. Après sa rencontre avec le président, il a déclaré que le président a donné son feu vert pour présenter la candidature de l’Egypte à l’organisation des JO de 2036. Nous pensons à tous les détails en faisant des études afin de planifier un dossier complet digne du nom de l’Egypte. Le président de l’Association des comités nationaux olympiques d’Afrique (ANOCA), Mustapha Berraf, était avec nous durant cette visite et il a déclaré que l’ANOCA soutient l’organisation égyptienne des JO de 2036.

— Quelles sont les capacités de l’Egypte qui permettent de présenter un bon dossier ?

— Durant les dernières années, l’Egypte a commencé à développer et moderniser l’infrastructure sportive à l’échelle nationale et la construction de la Cité olympique égyptienne dans la Nouvelle Capitale administrative, en plus de ce qui a été fait pour accroître l’efficacité des aéroports internationaux et du réseau de transport et de communication. L’infrastructure sportive récente permet à l’Egypte d’accueillir de grands événements. La Cité olympique dans la Nouvelle Capitale est l’une des arènes sportives les plus importantes au Moyen-Orient, avec ses stades et ses salles couvertes équipées pour diverses compétitions individuelles et collectives. En plus des installations de services, médicales et hôtelières. En outre, nous sommes en train de développer une cité sportive à Borg Al-Arab à Alexandrie. S’ajoute à cela l’excellente expérience des Egyptiens dans l’organisation des grands événements.

— Avez-vous commencé à travailler sur le sujet ?

— Nous avons envoyé une lettre au CIO indiquant notre intention de présenter notre candidature aux JO de 2036. C’est le premier pas dans un dialogue continu. Et nous avons commencé à chercher les entreprises internationales qui possèdent l’expérience de ce genre d’organisation. Nous allons travailler en collaboration avec le Comité olympique égyptien. L’Egypte pourra être le premier pays africain et arabe à accueillir les JO.

— Certains pays ont souffert de crise économique après avoir organisé les JO. Comment l’Egypte pourra-t-elle éviter cela ?

— Certains pays ont fait faillite après l’organisation des JO. Le coût financier de l’organisation des JO se divise en dépenses pour le développement des infrastructures générales et sportives et pour le fonctionnement. Ce sont 3 éléments nécessaires. Concernant les infrastructures générales du pays qui regroupent les routes, les transports, les communications et les hôtels, l’Egypte les a réalisées avant de présenter le dossier de candidature. Les pays qui ont traversé des crises économiques après l’organisation des JO ont effectué les infrastructures générales après leur sélection pour l’organisation des jeux. Cela représente 60 % du coût de l’organisation. Donc, nous économisons 60 % avant de commencer. Puis, vient l’infrastructure sportive, qui représente près de 15 % des dépenses. Et l’Egypte a déjà commencé sur cette voie et continue à le faire. Ainsi, l’Egypte économise 75% des dépenses. Le reste, 25%, représente un pourcentage excellent en comparaison avec la subvention qui vient de la part du CIO pour l’organisation de l’événement.

— Durant les dernières années, l’Egypte a organisé un grand nombre de compétitions internationales. Quel est le message que le pays veut transmettre ?

— L’Egypte a accueilli avec grands succès plusieurs événements sportifs internationaux au cours des dernières années, notamment la Coupe d’Afrique des nations de football en 2019, le Championnat du monde de handball 2021 durant la pandémie de Covid-19, les Championnats du monde d’escrime, de pentathlon moderne, de cyclisme, de tir, etc. Nous avons réalisé de grands bénéfices. Premièrement, nous avons réalisé des profits économiques directs, mais aussi indirects en faisant la promotion de notre pays. Deuxièmement, l’augmentation de l’expérience égyptienne dans l’organisation des compétitions internationales. Troisièmement, la croissance des relations entre les présidents des Fédérations égyptiennes et internationales. Quatrièmement, l’augmentation des chances des membres des Fédérations égyptiennes à intégrer les bureaux exécutifs des Fédérations internationales. Tout cela améliore la relation entre les administratifs égyptiens, les Fédérations internationales et le CIO. En outre, l’organisation de ces compétitions internationales offre une bonne opportunité à nos athlètes pour acquérir de l’expérience et améliorer leur niveau.

— Comment se déroule la préparation des athlètes égyptiens aux JO de Paris en 2024 ?

— Il existe des chaînes de communication entre le ministère de la Jeunesse et du Sport, le Comité olympique égyptien et les Fédérations internationales. Nous discutons ensemble des programmes de chaque fédération. Nous avons un projet de sponsoring des champions potentiels et des entreprises privées qui dirigent les athlètes. Nous soutenons les Fédérations nationales dans leurs programmes pour les JO. Toutes les compétitions disputées sont considérées comme des étapes de préparation pour les JO de Paris.

— Aux JO de Tokyo, l’Egypte a réalisé un exploit en remportant 6 médailles olympiques. Est-ce que nous pourrons refaire cet exploit à Paris ?

— Nous visons 10 médailles olympiques à Paris. Le karaté, qui a remporté 2 médailles olympiques aux JO de Tokyo, ne se trouve pas au programme olympique à Paris. Mais l’haltérophilie, qui était suspendue à Tokyo, sera présente à Paris. Ainsi, les chances de médailles olympiques pour l’Egypte se trouvent en haltérophilie, escrime, taekwondo, lutte et peut-être en judo. Pour les sports collectifs, il est difficile de faire des pronostics, mais le handball et le football restent des sports prometteurs.

— Le ministère de la Jeunesse et du Sport a entamé un projet national de talent et champion olympique. Comment expliquez-vous que ce projet ait réalisé de bons résultats en si peu de temps ?

— C’est le projet de l’espoir. Le projet national de talent et champion olympique s’intéresse aux jeunes athlètes dans quelques sports prometteurs en leur offrant des entraînements et des stages de préparation. Ce projet a donné ses fruits très vite car nous avons utilisé la science et les études. Nous avons effectué des sélections pour les athlètes, puis nous les avons répartis entre les sports qui leur conviennent le mieux et nous effectuons des programmes de préparation et de nutrition. L’objectif de ce projet est d’avoir des médailles olympiques aux JO 2028. Mais après une seule année, ce projet a réalisé de bons résultats aux Championnats d’Afrique juniors et aux Championnats du monde juniors, surtout en haltérophilie et lutte.

— Les Centres de jeunesse ont témoigné d’un grand progrès durant les dernières années. Comment cela a-t-il été possible ?

— Les Centres de jeunesse sont un outil très important pour le développement des sociétés et non pas seulement le sport. Ils se trouvent partout en Egypte. Nous avons commencé un projet de développement de tous ces centres au service de la société. Et nous avons continué un projet de développement des terrains sportifs dans ces centres, où près de 5 000 terrains ont été achevés. La première étape de développement concerne 1 062 centres, dont 266 nouveaux établissements. C’est pourquoi nous avons fait appel à la contribution du secteur privé, ce qui nous a permis d’économiser du temps.

— L’Egypte accepte maintenant d’organiser des concerts en présence d’un grand public. Quand est-ce qu’elle ouvrira la porte aux supporteurs dans les gradins ?

— Cette année, nous avons transféré le dossier des supporteurs à la Ligue des clubs égyptiens et les 18 clubs du Championnat national qui constituent ensemble un administratif économique. Le président de l’association a présenté une étude sur les stades qui pourront accueillir des supporteurs. Nous sommes pour l’augmentation du public dans les matchs. Mais il faut savoir qu’il existe une grande différence entre les concerts et les matchs, puisqu’aux concerts, le public encourage une seule personne, alors que dans les matchs, il existe une concurrence entre deux parties.

— Quels sont les principaux projets du ministère concernant l’Afrique ?

— Nous visons à organiser les Jeux africains de 2027 pour tester nos capacités avant les JO de 2036. Sur le plan des jeunes, nous avons un grand programme sous le nom d’« Unité des politiques et de développement » qui comprend plusieurs programmes dont les relations binaires et la diplomatie des jeunes. Nous effectuons des échanges continus avec tous les pays africains.


(Photo : Ahmad Agamy)

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