Depuis la fête du Grand Baïram, quatre nouveaux films égyptiens sont à l’affiche. La majorité de ces films avait été essentiellement produite pour la saison d’été, où producteurs et distributeurs commencent leur course estivale, dont le but est de profiter de cette dernière chance cinématographique pour améliorer leurs performances de l’année. Comme c’est le cas chaque année, les boîtes de production de cinéma font de leur mieux afin de reprendre l’initiative face aux plateformes après un mois dominé par la télévision durant le mois du Ramadan.
Trois nouvelles productions ont donné lieu à une saison de fête riche en thèmes et en stars. De gros calibres au menu? Bien sûr. Les deux stars Ahmad Ezz et Karim Abdel-Aziz partagent, tous les deux, l’affiche du nouveau film Kira wal Jinn (Kira et Al-Jinn).
Basé sur le roman 1919 d’Ahmad Mourad, ce nouveau film, réalisé par Marwan Hamed, plonge dans l’univers historique et patriotique de la période de la Révolution égyptienne de 1919 contre la colonisation britannique. Les signataires d’Al-Fil Al-Azraq (l’éléphant bleu) et de Torab Al-Mass (poussière de diamant) accueillent un grand talent supplémentaire à l’attrait indéniable, qui n’est qu’Ahmad Ezz. Le public témoigne alors d’un face-à-face légendaire entre les deux jeunes premiers du cinéma égyptien, Karim Abdel-Aziz et Ahmad Ezz, respectivement dans les deux personnages d’Ahmad Abdel-Hay Kira, un jeune homme engagé, qui se sert du jeune costaud Abdel-Qader Chéhata Al-Jinn pour embraser les protestations populaires contre le colonisateur. Ce tandem redouble certes d’éclat en jouant face à la talentueuse Hind Sabri et les doués Sayed Ragab, Ahmad Kamal, Iyad Nassar, en présence de la jeune prometteuse Hoda Al-Mofti.
On a également rendez-vous avec les membres de la fameuse bande conduite par Marwan Hamed: le compositeur musical Hicham Nazih, le directeur de la photographie Ahmad Al-Morsi et le monteur Ahmad Hafez. Une oeuvre éclatante.
La romance de Tamer et le suspense d’Imam
Bahebbak
La nouvelle romance Bahebbak (je t’aime) est une fiction jouée, écrite et réalisée par Tamer Hosni. L’attrai.t de ce long métrage, joué également par Hana Al-Zahed, repose sur le fait qu’il s’agit de la première expérience de Tamer Hosni dans le domaine de la réalisation après plusieurs diplômes qu’il dit avoir récemment obtenus aux Etats-Unis pour pouvoir entrer dans ce monde dont il est depuis longtemps fasciné. Dans cette nouvelle fresque romantique, il s’agit d’un jeune homme, campé par Tamer Hosni, qui tombe amoureux de deux filles, mais qui reste angoissé et obsédé par le fait de vouloir trouver toutes les qualités auxquelles il aspire dans sa bien-aimée. Co-jouée par Hamdi Al-Mirghani, Medhat Tikha et les deux nouvelles jeunes actrices Chahd Al-Chater et Alia Rached, cette tragédie romantique est projetée dans une trentaine de salles de cinéma.
Pour les mordus des comédies et des films de suspense, et plus particulièrement des jeunes farceurs, la palette des films projetés offre un cadeau cette année. Loin de prendre des couleurs entièrement sombres, l’éventail cinématographique de cette saison propose, comme de coutume, des oeuvres de registre comique. Ammohom (son excellence le grand), à titre d’exemple, promet de tracer le sourire sur les lèvres des spectateurs. Ecrite par Wessam Sabri et réalisée par Hussein Al-Menbawi, cette nouvelle comédie est jouée par le jeune Mohamad Imam, avec Ayten Amer, Mohamad Sallam, Mohamad Sarwat, Mohamad Loutfi et Hoda Al-Mofti.
Ce film, projeté dans 45 salles, relate l’histoire de Soltane, un jeune boxeur, joué par Mohamad Imam, qui travaille comme entraîneur dans un centre sportif avec son ami intime, Saïd, (Mohamad Sallam), et avec qui il découvre une imprimerie clandestine qui imprime de l’argent. C’est à partir de là qu’ils mènent ensemble une série d’aventures sans fin.
Remis à la dernière minute
Ammohom.
Parmi les comédies programmées, citons également Taslim Ahali (livraison à l’inconnu), représentant le come-back de la jeune comédienne Donia Samir Ghanem, de retour au cinéma après 6 ans d’absence depuis le film Laf wa Dawarane (l’art de contourner). Encore une comédie sociale, où elle joue le rôle d’une jeune femme menant une vie calme avec son mari, joué par Hicham Magued, jusqu’à ce qu’une jeune fille envahisse leur vie et chamboule tout! Le film, écrit par Chérif Naguib et réalisé par Khaled Al-Halafawi, regroupe également les comédiens Bayoumi Fouad, Amr Wahba, Ahmad Fathi, avec une présence spéciale de la feue star Dalal Abdel-Aziz, étant donné que le tournage et la sortie de l’oeuvre ont connu plusieurs ajournements, coronavirus et mort de Dalal obligent.
Par ailleurs, le jeune comédien Ahmad Fahmi a récemment décidé de remettre la sortie de son nouveau film Mister EX, autrefois programmé parmi les oeuvres du Grand Baïram, pour une sortie à la fin de la saison estivale. L’idée générale est signée Mohamad Soweilam et Fadi Aboul-Séoud, avec une histoire signée Amani Al-Tounsi, et un scénario cosigné Ahmad Abdel-Wahab et Amgad Al-Charqawi. Cette nouvelle comédie réalisée par Ahmad Rachid regroupe le jeune comédien Ossos, Bayoumi Fouad et Mahmoud Hafez.
D’autres remises, d’autres raisons. Le nouveau film Laylat Al-Eid (nuit de la fête), joué par Yousra, Ghada Adel, Hanadi Mehanna, Abir Sabri et Khaled Saleh, quitte la liste des films de cette saison de fête, « de peur de ne pas trouver sa chance face à d’autres films compétiteurs aux sujets assez attirants pour les jeunes », selon son producteur. Le film évoque les problèmes des marginaux dans les quartiers populaires.
Bref, un menu cinématographique riche mais dont le niveau est le seul passeport vers le succès aspiré au box-office.
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