Lors d’un échange téléphonique vendredi, Emmanuel Macron et son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, ont discuté de l’urgence humanitaire dans la ville de Marioupol ainsi que d’un cessez-le-feu stable. A quelques jours de l’élection présidentielle française, Emmanuel Macron maintient un rôle-clé dans la réponse diplomatique à l’intervention russe en Ukraine.
Ce rôle de médiateur du chef de l’Etat français en période de crise semble jouer en sa faveur dans la course à la présidence. En moins d’une semaine, Emmanuel Macron a progressé de 4 points dans les sondages, en passant de 26,5 % à 30,5 % d’intentions de vote, selon une enquête réalisée par Ipsos Sopra Steria au début de la guerre. La même enquête indique que la guerre en Ukraine est le second enjeu qui préoccupe le plus les électeurs français, après la question du pouvoir d’achat.
Sur le plateau de l’émission « La France face à la guerre », consacrée aux élections dans le cadre du conflit ukrainien, le président français a évoqué les crises et a expliqué : « Nous pouvons les surmonter si d’abord nous restons unis ». En effet, face à la menace extérieure, le soutien à Macron se fait plus fort. Le président français renforce donc sa légitimité en tant que protecteur de la nation, et se présente comme un chef d’Etat plutôt que comme un candidat. Il peut être difficilement attaqué par ses adversaires politiques sur sa gestion du conflit.
La guerre en Ukraine est aussi un catalyseur du discours macronien sur l’Europe : seules la solidarité européenne et une défense commune sont présentées comme solution face aux dangers extérieurs. Les 10 et 11 mars dernier, Emmanuel Macron accueillait à Versailles les chefs de gouvernements des 27 pays membres de l’Union européenne, afin d’adopter une réponse commune à l’intervention russe en Ukraine.
Emmanuel Macron refuse de discuter avec l’opposition avant le premier tour de l’élection présidentielle. Il souhaite que son rôle de chef de l’Etat prime sur celui de candidat. Il reste donc président jusqu’à la dernière minute, annonçant sa candidature la veille de la date butoir.
Donné vainqueur dès le début de la campagne, le président sortant a été secoué fin mars par le rapport d’une commission parlementaire qui révèle que des pans de politiques publiques ont été délégués à des cabinets de conseils privés. Parmi ces cabinets, l’américain McKinsey, accusé de ne pas avoir payé d’impôts sur les sociétés en France pendant au moins 10 ans. Sur un plateau télé, Emmanuel Macron s’est écrié : « S’il y a des preuves de manipulation, que ça aille au pénal ! ».
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