Un vent de changement souffle sur le ténor cairote Zamalek, en déroute depuis plusieurs semaines. Alors que l’entraîneur Patrice Carteron essaie de remettre le champion d’Egypte sur les rails, les dirigeants du club ont perdu patience et confiance en lui. La défaite 3-1 contre le Wydad de Casablanca, samedi dernier en Ligue d’Afrique, qui a réduit les chances de qualification de l’équipe pour les quarts de finale, a mis fin au chapitre « Carteron ». « Nous avons décidé de mettre fin à l’amiable au contrat de l’entraîneur, et maintenant, on va chercher un nouvel entraîneur pour mener l’équipe dans les jours à venir », a déclaré le président du club, Mortada Mansour, le lundi. L’ancien attaquant de Zamalek et d’Egypte, Ossama Nabih, a été nommé en tant qu’intérim jusqu’à la nomination d’un nouvel entraîneur.
Surprise ? Sûrement pas, car ce n’était plus une question de « si », mais plutôt de « quand », surtout qu’il n’y a pas de lune de miel entre le Français et le boss des Blancs. Mortada Mansour, réélu président en novembre dernier, ne semble pas avoir oublié le départ soudain de Carteron avant la demi-finale de la Ligue d’Afrique 2020 (ndlr : Carteron a été nommé à la barre en mars dernier par un comité chargé de gérer les affaires du club jusqu’à la date des élections). Et bien qu’à son arrivée, Mansour ait annoncé qu’il voulait tourner cette page et que Carteron aurait tout son soutien, il a toujours ciblé le technicien français avec ses critiques. « Quelque chose ne va pas. Il est clair qu’il y a de grosses erreurs, que ce soit au niveau de la formation ou de la gestion des matchs. Je ne peux pas rester les bras croisés et laisser le club couler », avait dit Mansour.
Rien ne va plus
En effet, le ballon ne tourne plus rond chez le champion d’Egypte. Les Blancs sont 3e du classement du Championnat national, à la suite de neuf journées avec 19 points après avoir concédé 2 défaites. En Ligue d’Afrique, la situation est encore pire. Le club a chuté à la 3e place du groupe, avec 2 points seulement récoltés en trois matchs, à cinq longueurs derrière le leader Petro Atletico (Angola). Carteron semble avoir oublié ses principes et sa philosophie qui ont permis à l’équipe l’année dernière de décrocher le titre de champion d’Egypte pour la première fois depuis 2015. L’ancien entraîneur du Mali, TP Mazembe (RD Congo) et le Raja (Maroc) s’appuie sur une solide organisation défensive pour ensuite se relancer par le biais de contre-attaques rapides. Une stratégie qui a donné ses fruits pour les Blancs qui ont remporté le titre de la Supercoupe d’Egypte aux dépens d’Ahli et la Supercoupe d’Afrique aux dépens de l’Espérance de Tunis (tous deux en février 2020), sans parler du titre de champion d’Egypte en été 2021. Mais depuis le début de l’exercice 2021-2022, l’équipe semble beaucoup plus perméable et a encaissé 14 buts en 14 matchs, toutes compétitions confondues, dont sept lors des quatre derniers matchs, contre une moyenne de 0,7 but par match lors des saisons passées.
Offensivement, les atouts de l’équipe ne fonctionnent plus. L’attaquant marocain et l’arme fatale de l’équipe, Achraf Bencharki, est pris par les négociations de son contrat qui expire en juin et n’est que l’ombre de lui-même. Le capitaine de l’équipe, Mahmoud Abdel-Razeq « Chikabala » (36 ans), perd de son éclat et Youssef Ibrahim « Obama » manque de constance.
Carteron n’est pas aidé par ses effectifs réduits après le départ du milieu Ferjani Sassi et l’interdiction de recruter imposée par la FIFA jusqu’en juin 2022. L’équipe n’a pas pu combler ses défaillances, notamment en milieu de terrain, surtout que l’absence pour blessure du milieu défensif Tareq Hamed a été fatale lors des derniers matchs. Les revenants (prêtés à d’autres clubs), tels Mohamad Ounajem, Omar Al-Saïd et Razack Cissé, n’ont montré aucun mérite.
Le changement était inévitable dans une tentative pour sauver la saison.
Lien court: