L’Egypte est à l’indice mondial des obligations des marchés émergents (EMBI) de la banque américaine JP Morgan après en avoir été exclue en 2011. « L’Egypte devient le deuxième pays au Moyen- Orient et en Afrique à adhérer à cet indice avec 14 obligations d’Etat, d’une valeur totale de 26 milliards de dollars », a annoncé le ministre des Finances, Mohamad Maeit, dans un communiqué de presse publié la semaine dernière, en ajoutant que l’accès de l’Egypte à l’indice JP Morgan est considéré comme un nouveau témoin de la confiance des investisseurs étrangers dans la solidité de l’économie égyptienne. « 90 % des investisseurs étrangers interrogés ont soutenu l’entrée de l’Egypte », a renchéri le ministre.
Emerging Market Bond Index (EMBI) est un indice de référence qui mesure la performance des titres d’endettement gouvernementaux à taux d’intérêt fixe des pays émergents. L’Egypte avait été exclue de l’EMBI en 2011, alors que le pays traversait une période d’instabilité. Il y a près de 3 ans, un plan pour pouvoir réintégrer l’indice a été lancé. « Au cours des 3 dernières années, il y a eu des discussions avec JP Morgan pour lui fournir les dernières données et évolutions du marché des titres publics », a annoncé la conseillère du vice-ministre des Finances, Névine Mansour, dans un communiqué de presse publié le 31 janvier. Parmi les mesures phare figurent une extension de la durée d’amortissement de la dette publique et une augmentation de la part accordée aux investissements étrangers dans les instruments financiers de l’Etat.
L’Egypte va tirer des avantages multiples de son inclusion. « L’Egypte sera placée sur la carte des investissements des fonds mondiaux qui investissent sur le marché de la dette souveraine mondiale. Ces fonds investissent dans l’indice selon la part de chaque pays qui le rejoint en attirant un nouveau segment d ’ investisseurs étrangers, pour accroître la demande de titres d’endettement publics et, par conséquent, augmentera les flux d’investissements étrangers dans le pays », indique à l’Hebdo le directeur exécutif de la banque d’investissement Prime Holding. Le retour de l’Egypte à l’indice intervient au moment où les banques centrales mondiales, telles que la Réserve fédérale américaine (FED) et la Banque Centrale Européenne (BCE), vont adopter une politique de resserrement monétaire basée sur la hausse des intérêts bancaires en vue de contrer l’inflation galopante. Cette hausse probable sur le dollar pourrait inciter les investisseurs étrangers à liquider leurs portefeuilles d’investissements dans les marchés émergents, y compris l’Egypte, pour investir dans les marchés développés. Des craintes niées par Mohamad Maher, qui explique que « le marché égyptien offre un taux d’intérêt élevé sur les instruments de la dette publique, et il restera plus grand qu’aux Etats-Unis et en Europe, même en cas d’augmentation des intérêts sur le dollar », en ajoutant que les intérêts moyens sur les obligations égyptiennes varient entre 7 et 9,25 % selon leur date d’échéance. « Donc, l’écart reste très grand par rapport à l’intérêt sur le dollar », conclut-il .
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