30 millions de salari s vont b n ficier de la hausse du salaire minimum.30 millions de salari s vont b n ficier de la hausse du salaire minimum. (Photo : Bassam Al-Zoghby)
Le salaire minimum passera de 2 400 L.E. à 2 700 L.E, suite à la décision du président Abdel-Fattah Al-Sissi. « Cette hausse sera applicable à tous les fonctionnaires au niveau de la République (gouvernement, secteur public des affaires, organismes économiques et secteur privé). Elle concernera plus de 30 millions de salariés », explique Magdi Badawi, membre du Conseil national des salaires, en ajoutant que la décision sera mise en vigueur en juillet prochain au niveau gouvernemental. Le président Sissi a donné ces directives lors d’une réunion tenue la semaine dernière avec le premier ministre, Moustapha Madbouli, et le ministre des Finances, Mohamad Maeit, où ils ont examiné le nouveau projet de budget pour l’exercice 2022-2023 qui entrera en vigueur début juillet.
Cette hausse est la 4e du genre depuis l’arrivée du président Sissi au pouvoir en 2014. Le salaire minimum a été doublé au cours de ces 8 années. La première augmentation a figuré dans le budget 2016-2017 : le gouvernement avait alors augmenté le salaire minimum de 1 200 à 1 400 L.E. Puis, en juillet 2019, il a atteint 2 000 L.E. La troisième augmentation a été mise en vigueur en juillet 2021 (2 400 L.E.). L’objectif étant de faire face à la forte inflation constatée due à la mise en oeuvre de la réforme économique, notamment après la libération du taux de change en novembre 2016.
Le président a également ordonné une augmentation de la prime supplémentaire pour les employés couverts (7 %) et non couverts par la loi sur la fonction publique (13 %) pour un coût total de 18 milliards de L.E. Le ministre des Finances, Mohamad Maeit, a déclaré dans un communiqué de presse que ce projet de budget pour le nouvel exercice 2022-2023 comprenait l’augmentation des allocations pour les salaires et l’indemnisation des travailleurs à environ 400 milliards de L.E. (contre 361 milliards dans le budget actuel), pour financer un nouveau paquet financier d’un coût d’environ 45 milliards de L.E. « L’objectif est d’améliorer les salaires des fonctionnaires publics, contribuant ainsi à alléger les charges qui pèsent sur leurs épaules », rassure le ministre.
Discussions dans le secteur privé
La hausse du salaire minimum des fonctionnaires publics doit être suivie d’une autre dans le secteur privé. « Nous allons tenir des réunions avec les dirigeants des sociétés privées pour discuter la mise en application du nouveau salaire minimum », explique Magdi Badawi, en ajoutant que certaines entreprises privées n’ont pas encore appliqué le salaire minimum de 2 400 L.E. « Le Conseil national des salaires a convenu, avec les directions du travail, de revoir les conditions des entreprises et leurs budgets pour s’assurer de leur capacité à mettre en oeuvre le salaire minimum. Il existe déjà des boîtes qui vont appliquer l’ancien salaire minimum en mars après avoir pris un délai pour s’adapter aux nouveaux règlements », renchérit-il. Une explication approuvée par Mohamed Sayed Hanafy, directeur de la Chambre des industries métallurgiques au sein de l’Union des industries, qui a noté à l’Hebdo que l’application du salaire minimum dans le secteur privé diffère d’un secteur à un autre et d’une entreprise à une autre. « Les entreprises opérantes dans le secteur agroalimentaires, par exemple, qui embauchent une main-d’oeuvre temporaire, ne vont pas appliquer le salaire minimum. Quant au secteur des industries métallurgiques, le salaire est lié à la production et les travailleurs reçoivent une prime mensuelle variable en fonction de la production qui peut dépasser les montants des salaires minimums », conclut-il.
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