Près de 4 ans après le déclenchement du soulèvement populaire de mars 2011 en Syrie, le pays est toujours dévasté par le chaos et la guerre civile. Dans une nouvelle tentative de mettre fin à ce conflit complexe, le médiateur de l’Onu pour la Syrie, Staffan de Mistura, est arrivé samedi à Damas pour une nouvelle mission destinée à finaliser un accord sur une suspension des combats à Alep, la grande ville du nord ravagée par la guerre. Alors que le conflit dévastateur et complexe va entrer le 15 mars dans sa cinquième année, M. de Mistura cherche à obtenir un cessez-le-feu provisoire à Alep.
A l’issue d’une précédente mission début février, il avait indiqué que le régime de Bachar Al-Assad était disposé à suspendre les hostilités à Alep pendant six semaines à partir d’une date qui sera annoncée à Damas. M. de Mistura a proposé de commencer à geler les hostilités à Alep dans les quartiers de Salaheddine et Seif Al-Dawla, divisés entre régime et rebelles. Le régime veut commencer par Salaheddine.
Le gel localisé des combats a été l’idée phare de M. de Mistura depuis sa nomination en juillet. L’Onu espère ensuite étendre cette trêve locale à d’autres zones et encourager ainsi un règlement politique du conflit qui a fait plus de 220 000 morts en quatre ans et poussé à la fuite plus de la moitié de la population.
Déclenché le 15 mars 2011 par une contestation populaire violemment réprimée, le conflit en Syrie s’est transformé en une guerre entre régime et rebelles avant l’entrée en jeu de djihadistes venus pour la plupart de l’étranger.
Il s’est complexifié avec les combats entre rebelles syriens et djihadistes devenus ennemis, même si tous deux continuent à combattre le régime. Et la rapide montée en puissance de l’organisation djihadiste Etat Islamique (EI), qui s’est emparé de vastes régions dans le nord-est, a éclipsé la rébellion contre le régime.
Quatre ans après le début du conflit en Syrie, une solution est-elle possible ? A priori non. Les échecs successifs des conférences de Genève 1 et 2 ont considérablement réduit l’espoir de parvenir à une solution négociée en Syrie. Par ailleurs, l’extrême complexité du conflit, la présence d’une multitude de forces sur le terrain comme le Hezbollah, l’EI et d’autres groupes djihadistes ainsi que l’implication de plusieurs puissances régionales rendent difficile toute tentative de médiation. L’initiative de M. de Mistura qui vise à commencer d’abord par un accord humanitaire, permettant un cessez-le-feu et un échange de prisonniers, est loin de constituer une solution au conflit. Et en l’absence de cette solution, il est probable que les combats continueront de faire rage entre les multiples protagonistes
Lien court: