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Israël et le Hezbollah

Lundi, 02 février 2015

LA tension a resurgi cette semaine entre Israël et le Hezbollah, près de 9 ans après leur guerre de 2006. Deux soldats israéliens ont été tués, mercredi 28 janvier, lors d’une attaque lancée par le mouvement libanais à la frontière nord d’Israël, à partir du Liban. L’armée israélienne a répliqué par des frappes aériennes et d’autres au sol, contre les positions de la milice chiite au Sud-Liban. Un Casque bleu espagnol est mort dans les échanges de tirs.

L’attaque du Hezbollah fait suite à la mort, le 18 janvier, de six de ses combattants dans une frappe attribuée à l’armée israélienne sur la partie syrienne du Golan. Parmi eux figuraient, notamment, Djihad Moughniyeh, fils de l’ancien chef des opérations militaires du Hezbollah, Imad Moughniyeh, décédé dans l’explosion d’une voiture piégée, à Damas en 2008, ainsi qu’un membre du corps iranien des gardiens de la révolution, Mohamad Allahdadi.

Ces attaques réciproques entre Israël et le Hezbollah ne sont pas sans rappeler les souvenirs amers de leur guerre de 2006, qui a fait des centaines de morts. Elles illustrent l’érosion progressive du cessez-le-feu mis en place depuis cette guerre.

L’attaque du 18 janvier s’explique par le refus israélien de laisser la milice chiite profiter du chaos syrien, pour se procurer des missiles sophistiqués auprès de l’Iran, mais aussi par la volonté du premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, de se montrer ferme face au Hezbollah à l’approche des élections législatives du 17 mars. Netanyahu, qui a présidé une réunion de crise au ministère israélien de la Défense, a prévenu que l’armée israélienne était « prête à réagir avec force » et a invité le Hezbollah à « méditer sur le sort de Gaza après l’offensive israélienne sur ce secteur, l’été dernier ». Cependant, ni Israël ni le Hezbollah n’ont intérêt, aujourd’hui, à mener une nouvelle guerre. En effet, le Hezbollah, engagé sur le front syrien aux côtés des forces de Bachar Al-Assad, ne veut, sans doute, pas ouvrir un nouveau front. Le chef du mouvement chiite, Hassan Nassrallah, l’a clairement dit cette semaine devant des centaines de militants réunis dans une salle de la banlieue sud de Beyrouth. « Nous ne voulons pas la guerre (...) mais la Résistance (Hezbollah) est prête militairement à la faire, car nous n’avons pas peur. Il faut bien comprendre que ce sont deux choses différentes et les Israéliens doivent en être bien conscients », a affirmé Nassrallah. Et d’ajouter : « Ils (Israël) ont attaqué deux de nos voitures et nous avons attaqué deux de leurs voitures. Il y a eu des morts et des blessés dans nos rangs et nous leur avons infligé la même chose. Cela a été roquettes contre roquettes ». De l’autre côté de la barre, Israël sait parfaitement qu’une nouvelle guerre contre le Hezbollah serait extrêmement coûteuse et pourrait se transformer en conflit régional généralisé en impliquant l’Iran et la Syrie.

Depuis la guerre de 2006, le mouvement libanais a évolué et a perfectionné ses techniques de combat. Les intérêts des différentes parties et le contexte régional ne semblent, donc, pas propices à une nouvelle guerre. A moins qu’Israël en décide autrement .

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