Comment peut-on imaginer qu’un musulman et un groupe de musulmans tiennent à mener une campagne féroce contre l’islam ? D’après les informations transmises par les médias, Daëch se veut musulman, cependant ses membres se per­mettent d’assassiner et d’égorger des musulmans et des non-musulmans, de violer des jeunes filles et des femmes. Ils rendent licite le commerce des femmes !

Comment peut-on admettre que les milices de « l’Aube de la Libye » et ceux « d’Ansar Al-charia » tuent, au nom de l’islam, des conci­toyens libyens ? En affichant comme doctrine « Mort aux USA, mort à Israël, vive l’islam », les Houthis mènent une guerre civile au Yémen ?!

On peut comprendre que certains courants de pensées fanatiques prennent l’islam pour un enne­mi. On peut s’attendre à une position hostile anti-islam de la part de certaines forces occidentales. La rivalité entre le religieux et le temporel est éter­nelle. Le conflit des civilisations gagne de plus en plus du terrain !

Historiquement, l’islam a donné l’exemple de la coexistence et de la cohabitation entre les musul­mans et les non-musulmans. L’islam est la reli­gion qui a beaucoup respecté la raison de l’être humain et l’a invité à la réflexion permanente (l’id­jtihad), sans laquelle la religion aurait disparu depuis très longtemps.

Cependant, beaucoup de musulmans sont tom­bés dans le piège de l’amalgame entre islam et islamisme. L’islamisme est un terme de mauvaise réputation et une idéologie inventée par des Américains qui connaissent mal l’islam ou le détestent ! Cette idéologie vise à exploiter l’islam et manipuler des musulmans surtout des ignorants, en vue non seulement de démolir la religion mais aussi d’affaiblir le peuple musulman.

L’islamisme se veut être un courant politique déguisé en djellaba, avec une barbe et une taqiyah (bonnet). Il a une apparence angélique et un fond diabolique. L’ignorance et la manipulation sont ses armes adressées au coeur de la communauté arabe, souffrant d’un chaos intellectuel et religieux. Jusqu’à quand les musulmans resteront-ils les bras croisés ?

Pourquoi des grandes institutions, telles que Al-Azhar en Egypte, Al-Qaraouiyin au Maroc et Al-Zitouna en Tunisie, n’arrivent-elles pas à faire face aux mouvements dits islamistes ?

Ces institutions, à la fois religieuses et scienti­fiques, n’ont-elles pas les moyens suffisants pour réaliser l’équilibre intellectuel et sociologique dans la communauté arabo-musulmane ? Ces ins­titutions n’ont-elles pas de stratégies claires pour prôner l’islam du juste-milieu, au lieu de laisser se propager un climat approprié à la naissance du courant tellement intégriste qu’il déforme l’image de l’islam et le présente comme véhiculant l’extré­misme et le terrorisme ?

Il me semble que la communauté arabe ne trou­vera son équilibre qu’à travers la coopération entre les institutions à caractère religieux et les minis­tères à caractère culturel comme le ministère de la Culture et celui de l’Enseignement .