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La crédibilité d’un rapport

Lundi, 01 décembre 2014

Durant les investigations, les membres de la commission nationale d’enquête sur la dispersion des sit-in de Rabea et d'Al-Nahda, présidée par l’éminent magistrat Fouad Abdel-Moneim Riyad, ont totalement écarté toutes les « informations » figurant sur les réseaux sociaux et les sites web. Ceci est une preuve de la crédibilité du rapport présenté par la commission après de longs mois de travail ardu.

Effectivement, la plupart de ce que nous lisons sur Internet n’est que bavardage non fondé qui ne saurait être considéré comme source crédible d’information. En Egypte, comme partout ailleurs, les nouveaux moyens de communication ont conféré un semblant de sérieux à ce genre d’informations. C’est ce qui a amené beaucoup à croire que la révolution du 25 janvier 2011 est le fruit d’une mobilisation menée sur Facebook. Alors que pour un chercheur sérieux en sciences politiques ou sociales, ce serait une manière trop simpliste de voir les choses. Ceci reviendrait à faire abstraction des raisons politiques, sociales et économiques qui ont actionné cette révolution.

Si la commission d’enquête avait pris au sérieux tout ce qui est dit sur Facebook, le rapport aurait fait l’objet de l’ironie des observateurs avertis. Les Frères musulmans ont systématiquement exploité la naïveté des internautes pour propager des mensonges. Plus d’une fois ils ont publié des photos de leurs « victimes » massacrées par la police alors qu’il s’agissait en fait d’autres événements dans d’autres pays.

La confrérie dispose de « comités électroniques » dont les membres reçoivent des rémunérations fixes en contrepartie de leurs agressions verbales contre tous ceux qui critiquent les Frères musulmans. Ces comités continuent à travailler jusqu’à ce jour, même après l’effondrement de l’organisation qui les finance. Il suffit de faire le tour des portails électroniques des journaux et de repérer les commentaires sur les articles critiquant les Frères. On comprendra immédiatement qu’il s’agit de commentaires dirigés employant toujours les mêmes termes et les mêmes formules.

La commission nationale d’enquête a conclu, preuves à l’appui, la présence de personnes armées au sein des sit-in de Rabea et d’Al-Nahda, et que celles-ci ont commencé à tirer sur les policiers. Mais cela n’a pas empêché la commission de recommander dans son rapport l’indemnisation des familles des victimes, ce qui est tout à fait légitime .

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