Peu avant sa tournée dans un nombre de pays européens, j’ai dit à Sameh Choukri, ministre égyptien des Affaires étrangères, que le problème qu’il devrait affronter lors de ses rencontres officielles à l’étranger, relèverait de deux questions importantes. Tout d’abord, il devra être plus explicite pour ce qu’il est convenu d’appeler «
réconciliation » car il lui sera demandé pourquoi son gouvernement pourchasse les Frères. Et pourquoi il n’est pas tenté de conclure avec eux une réconciliation qui les impliquerait dans la vie politique. Ils demanderont pourquoi sont violés les droits de l’homme et pour quelles raisons les citoyens sont jetés dans les prisons de cette manière.
En réalité, ces falsifications qui se propagent, actuellement, en Occident nous démontrent certaines réalités importantes. D’abord, celle que l’Occident nous est toujours hostile, il a tendance à critiquer la situation actuelle en Egypte pour le compte du pouvoir des Frères qui a attisé l’animosité du peuple égyptien. Le mot « réconciliation » ne faisait pas partie de notre lexique politique. A l’époque des Frères, tous les droits de l’homme ont été violés, comme jamais auparavant, et aucune protestation ne nous est parvenue de l’étranger.
Ensuite, et c’est le plus important, est que cela vient prouver que nos médias connaissent un échec flagrant, face à la machine des médias occidentaux, soumise aux sociétés de propagande et de relations publiques. Il n’est un secret pour personne, que l’Organisation des Frères musulmans a conclu des contrats clandestins avec quelques unes de ces sociétés, pour un prix estimé à des millions de dollars et des factures payées par un petit Etat arabe voyou.
Le ministre a reconnu cette problématique et m’a dit qu’il était capable de traiter avec. Surtout au niveau de la dite réconciliation. Mais en réalité, il faut dire que si nos médias à l’étranger travaillaient à un niveau satisfaisant, la mission du ministre des Affaires étrangères et celle des autres responsables qui vont à l’étranger avec, en tête, le président de la République, aurait été plus aisée.
Il existe un appareil officiel ayant pour mission essentielle de transmettre une image sincère et réelle des événements qui se jouent à l’intérieur du pays. Il s’agit de l’Organisme des renseignements dont le budget atteint 360 millions de L.E. par an. Il est, d’ailleurs, étonnant de savoir que 300 millions de ce budget sont consacrés aux salaires. Mais le problème, pour nos médias étrangers, ne se limite pas aux fonds. Il est aussi concerné par les mutations politiques que vit l’Egypte, en ce moment, et par leur capacité à traiter avec le monde dans un langage et une logique que l’Occident comprend et à laquelle il peut réagir.
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