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Un choix difficile

Lundi, 12 novembre 2012

Entre les pressions exercées par le courant salafiste qui désire élargir l’étendard de l’islam politique pour réunir les groupes salafistes djihadistes et les pressions des attaques armées déclenchées par ces derniers au Sinaï, la confrérie se trouve dans une position difficile, qu’on ne peut pas lui envier. La confrérie est en train de voir de ses propres yeux que l’Etat se trouve incapable de maintenir son emprise sur le Sinaï. Le Sinaï est sur le point de devenir l’apanage des groupes de violence et terroristes qui ciblent quasi quotidiennement les forces de l’ordre, de la sécurité et de l’armée, sous les appellations de vengeance pour leurs victimes. Vraisemblablement, la mission essentielle de ces groupes est d’affaiblir la sécurité au Sinaï, et du coup la sécurité nationale de l’Egypte, mais surtout de saper le contrôle de l’Etat sur cette partie vitale de ses territoires. Ils recherchent des prétextes justifiant l’intervention étrangère dans les affaires égyptiennes et donnent aux Israéliens divers arguments pour qu’ils deviennent une partie dans l’équation du Sinaï, sous les allégations de sauvegarder leurs territoires des attaques potentielles menées par ces groupes.

Aujourd’hui, le pouvoir incarné par les Frères musulmans se trouve devant un choix difficile, surtout après qu’ils se sont présentés comme étant la force la plus modérée de l’islam politique et la plus capable de contrer les groupes de violence et d’extrémisme, de maintenir la stabilité dans la région et de protéger les intérêts des autres factions, tous azimuts.

Malheureusement, ces pressions ont entraîné un état de paralysie et d’absence de vision claire. Ainsi, les Frères musulmans ont maintenu le statu quo et se sont trouvés incapables de prendre une initiative sérieuse pour stopper la violence croissante. Aujourd’hui, la confrérie est dans un état de confusion. Incapable d’effectuer une réconciliation avec ces groupes qui imposent des conditions difficiles et qui ne peuvent en aucun cas établir le consensus national. Elle est indéterminée à assumer son devoir à l’égard de la sécurité du Sinaï en se dressant contre ces groupes en respect de la souveraineté de l’Etat et des lois la régissant.

La confrérie n’a pas tenté de mettre fin au front interne en vue d’une réconciliation nationale à même de réunifier les forces à l’intérieur contre les dangers guettant la sécurité de cette partie chère de l’Egypte. La confrérie insiste sur le fait d’accroître l’état de polarisation qui sévit actuellement dans la société. Non seulement, elle taille la nouvelle Constitution conformément à ses intérêts et critères, mais elle rouvre également d’anciennes plaies qui n’étaient pas jusqu’alors complètement cicatrisées et attire l’attention du public sur des causes futiles n’ayant aucun rapport avec l’action nationale.

Elle oublie, ou elle feint d’oublier, que l’échec à réaliser la sécurité du Sinaï est effectivement un double échec compromettant également la sécurité nationale égyptienne. La différence est que le second échec est difficile à cacher ou à taire à son propos. Surtout à l’ombre de la colère et de l’inquiétude qui habitent tous les Egyptiens au niveau du dossier du Sinaï.

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