L’atmosphère politique, sociale et sécuritaire est très inquiétante dans plusieurs pays arabes comme l’Iraq, la Syrie et le Yémen. C’est également le cas en Libye, où règnent le chaos et la loi de la jungle. Dans ce pays, le Printemps arabe s’est trans­formé en cauchemar. Les Libyens font face à une terrible guerre civile.

Les médias occidentaux, poussés par la politique sournoise des Etats-Unis, réduisent la situation en Libye à un conflit entre des groupes islamistes, comme Fajr Libya et Ansar Al-Charia, et les libé­raux. La politique occidentale vise à propager le désordre en Libye, en exploitant la révolution et la volonté du peuple libyen de se débarrasser d’un régime corrompu et d’un dirigeant tyrannique.

Au lieu de chercher des solutions sérieuses et pra­tiques pour mettre un terme à la guerre civile en Libye, les Etats-Unis et les pays européens se conten­tent de condamner « les interférences extérieures en Libye qui exacerbent les divisions ». Cependant, tout le monde sait que les Etats-Unis sont derrière le conflit actuel en Libye. Ils soutiennent les milices de Fajr Libya et Ansar Al-Charia contre les brigades de Zitan, fer de lance de la révolution contre Kadhafi et soutien de la Chambre des représentants, de tendance modérée, siégeant à Tobrouk.

On aurait tort de penser que l’Egypte est un pays naïf et que les déclarations du chef de la diplomatie égyptienne, Sameh Choukri, selon lesquelles « l’Egypte ne resterait pas les bras croisés si sa sécu­rité nationale était menacée » signifient une éven­tuelle intervention militaire en Libye. En effet, le président Abdel-Fattah Al-Sissi s’est rendu compte du piège et a affirmé dans un communiqué: « Nous n’avons mené aucune opération militaire en dehors de nos frontières jusqu’à présent, il n’y a aucun avion ni soldat égyptien en Libye ».

Certes, la Libye est un danger pour l’Egypte. Dans ce contexte, voici les questions qui s’imposent à l’Egypte: Que fera-t-elle face aux trafiquants d’armes? Que fera-t-elle face aux terroristes venant de la frontière libyenne? Que fera l’Egypte à propos du million d’employés qui travaillent en Libye? Et comment l’Egypte protégera-t-elle ses ressortis­sants ?

Certains pensent que la seule solution pour empê­cher le trafic d’armes et le passage des terroristes à travers la frontière libyenne réside dans la fermeture de la frontière. Mais cette solution peut avoir des conséquences néfastes sur l’économie de l’Egypte au moment où elle souffre d’une grave crise économique et cherche à tout prix à développer son économie. Concernant les ressortissants égyptiens en Libye, l’Egypte a réussi à sauver plus de 250000 Egyptiens coincés à la frontière entre la Libye et la Tunisie. Le reste préférant ne pas sortir des villes où ils habitent, de crainte des milices en conflit.

Malgré ces difficultés, il est certain que le président Al-Sissi ne tombera pas dans le piège dessiné par la politique étrangère américaine et visant à impliquer l’Egypte dans une guerre avec un pays voisin et un peuple frère.