Pourquoi les mouvements terroristes ciblent-ils intentionnellement les forces de l’ordre et l’armée dans le but de les briser ? Telle est la question posée par le Dr Hayat Al-Howeik Atteya, du Liban, lors de son intervention au colloque intitulé « Le terrorisme et la culture », tenu en marge des réunions de l’Union générale des écrivains arabes et qui a eu lieu dans la capitale jordanienne Amman.
Si nous analysons les événements qui se jouent en Egypte et qui ont lieu simultanément en Syrie et en Iraq, nous remarquerons qu’un même procédé est emprunté par les groupes terroristes qui se cachent derrière l’étendard de la religion, consistant à frapper les forces de l’ordre et l’armée. Nous voyons bien que ce procédé vise au coeur la sécurité du citoyen pour l’amener à penser que l’Etat est incapable de le protéger.
Le Dr Hayat, sociologue et politologue, revient sur la théorie freudienne qui met en lumière le besoin continuel de l’individu d’appartenir à la communauté au sens large du terme, c’est-à-dire à la première personne du pluriel. Autrement dit, l’individu a besoin d’une plus grande entité qui lui garantirait sécurité et stabilité. Selon le Dr Hayat, le fait d’asséner un coup dur au système sécuritaire dans une société fait perdre au citoyen sa confiance en l’Etat qui doit lui procurer paix et stabilité. En réaction, le citoyen se trouve disposé à s'intégrer une entité alternative, c’est-à-dire un groupe différent de celui que représente l’Etat en échec.
Le Dr Hayat affirme que les organisations terroristes, par l’usage de la religion, oeuvrent à occuper le citoyen en quête de sécurité et de paix. Elles se posent, avec différentes armes, comme alternative à l’Etat. L’appartenance à l’Etat mécréant se transforme en une appartenance à un Etat croyant et à la société illusoire qu’il forge. Cela avec divers ingrédients : économie et banques islamiques.
Il s’agit là bien sûr d’une politique à court terme. Dans tous les cas, un groupe terroriste échoue à devenir l’alternative de l’Etat pour maintes raisons, dont la plus importante est la division qui commence à le déstabiliser. Un mouvement terroriste n’est jamais constitué d’une seule entité. Au contraire, nous nous trouvons face à des groupuscules et sectes fragmentés qui s’entre-tuent par le biais de l’exagération et de l’extrémisme. Finalement, l’on peut assister à sa mort dans les mains de ses protagonistes dissidents et leur incapacité totale à devenir l’alternative de l’Etat, représenté par les forces de police et l’armée qu’il a tenté de toucher au coeur .
Lien court: