Je suis arrivé dans la capitale pakistanaise quelques jours seulement après l’énorme explosion survenue à l’aéroport de Karachi. Une explosion qui a fait 30 victimes et qui a bouleversé tout le pays. Je devais assister à la conférence de l’Union des écrivains d’Afrique et d’Asie dont je suis président, et également inaugurer une nouvelle branche de l’Union au Pakistan. Le président de l’Union des écrivains pakistanais m’a confirmé que la capitale était totalement sûre et qu’il n’y avait aucune nécessité d’ajourner la conférence. Cependant, les séquelles de l’explosion étaient évidentes dès mon arrivée au Pakistan avec Helmi Al-Hadidi, président de l’Organisation de la solidarité des peuples d’Afrique et d’Asie. Les mesures de sécurité étaient extrêmement sévères à l’aéroport. Les barricades remplissaient les rues et les points de contrôle entravaient la circulation. Les délégations qui ont participé à la conférence ont résidé trois jours à l’hôtel où ont eu lieu les sessions de la conférence, dans l’attente de la session de clôture, pour participer ensuite à la visite des monuments de la ville. Cependant, à la veille du dernier jour, nous avons été prévenus que le programme avait été annulé pour des raisons de sécurité. C’est ainsi que nous n’avons quitté l’hôtel qu’une seule fois, pour assister au dîner donné par le président du Parti national pakistanais. Le dîner était organisé au siège du Parlement fortement sécurisé, et nous avons été accompagnés par des voitures de police. La comparaison entre ce qui se passe au Pakistan et en Egypte a occupé de nombreuses discussions latérales durant la conférence. J’ai été étonné par les mesures strictes de sécurité adoptées par les autorités pakistanaises au point de garder les visiteurs dans leurs hôtels, alors que la situation est complètement différente en Egypte, bien que les deux pays affrontent le même danger. Durant son allocution, le ministre pakistanais a parlé de la politique sévère adoptée par le gouvernement pour affronter le danger de l’extrémisme et de la violence. Ses propos lui ont valu les critiques de l’assistance, qui a jugé ces mesures trop tardives, car le danger était présent depuis des années, et le gouvernement ne lui a porté intérêt qu’après l’attentat de Karachi, comme l’a souligné l’un des participants au milieu de l’assistance.
Le lendemain de notre arrivée au Pakistan, le gouvernement a lancé une vaste attaque militaire contre les foyers du terrorisme. Une attaque que la presse a jugée trop tardive, tout comme d’ailleurs les écrivains .
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