Un curieux incident a eu lieu avec Mario David, l’observateur en chef de la mission d’observation électorale de l’Union européenne en Egypte. Lors d’une rencontre avec la chaîne France 24 devant l’un des bureaux de vote d’hommes dans le quartier de Zamalek au Caire, Mario David a critiqué l’absence de femmes et l’abstention qui en découle. M. David a déclaré, confiant, et pointant la file du doigt: « Où sont les femmes? Il n’y en a aucune dans la file ». Et d’ajouter : « Peut-être qu’elles arriveront plus tard ». C’est alors que France 24 attire son attention sur le fait que les bureaux de vote en Egypte ne sont pas mixtes. Embarrassé, il demande que sa remarque soit supprimée de l’enregistrement.
Qu’est-ce que cela veut dire? Tout d’abord, que le représentant de l’Union européenne en Egypte n’a pas travaillé son sujet et n’était pas conscient des réalités du terrain avant de rédiger son rapport. Cela veut également dire qu’il recherchait du négatif dans le processus de vote égyptien pour le transmettre aux médias. Ce qui est un comportement à désapprouver.
Car il s’agit en fait d’une erreur grave qui nous en rappelle une autre dans le rapport de l’Union européenne transmis par les membres de la mission d’observation électorale à la conférence organisée par le Conseil de la femme. Cette erreur a entraîné leur expulsion de la salle de conférence. Ces membres— des femmes— ont émis diverses critiques dans le rapport, selon lesquelles les femmes égyptiennes avaient été sujettes à des harcèlements devant les urnes. Une remarque qui vient souligner que l’ignorance n’était pas seulement le lot du chef de la mission européenne. Elle a aussi touché ses membres qui n’ont pas réalisé l’impossibilité du harcèlement, puisque les bureaux de vote ne sont pas mixtes. Comme si nos amis occidentaux ne supportaient pas que le peuple égyptien puisse s’exprimer librement sur le choix de son dirigeant. Pourtant, il s’agit là d’un droit élémentaire qu’ils nous demandent de réaliser depuis longtemps. Leurs différentes critiques viennent donc écorner la crédibilité du rapport en général. D’autant que ce dernier comprend une série d’erreurs flagrantes, au point de nous faire croire qu’il a été formulé par des touristes méconnaissant l’Egypte. Le professionnalisme fait défaut dans ce rapport qui, dirait-on, n’a pas été conçu par une mission spécialisée censée avoir étudié la situation sur le terrain avant de venir superviser les élections.
Est-il alors normal que l’on tienne tellement à l’avis des Occidentaux nous concernant, ou que l’on puise la légitimité de ce que nous faisons en fonction de leur position? Le peuple égyptien est en train de construire son nouvel édifice démocratique et nous ne devons porter aucune valeur à ce que l’Occident pense de nous. Que ce soit en bien ou en mal .
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