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Le candidat populaire

Lundi, 12 mai 2014

Il s’agit d’une nouvelle méthode dans la gestion des campagnes électorales : lorsqu’un candidat à la présidentielle n’apparaît pas sur les chaînes de télé publiques, mais va sur les chaînes qui jouissent d’un plus fort taux d’audience. J’ai eu beaucoup d’admiration pour la bonne décision prise par le candidat Abdel-Fattah Al-Sissi : celle que sa première apparition télévisuelle ait lieu avec deux des vétérans de la télévision privée : Ibrahim Eissa et Lamis Al-Hadidi. Et non à la télévision publique. Ceci affirme le but du candidat, qui est d’interagir en personne avec le public et non à travers les appareils d’Etat.

Les médias officiels d’Etat, et je veux dire par là les radios et chaînes de télé, que la nouvelle Constitution va annuler, ont une longue histoire qui fait la fierté de tous les Arabes et non pas seulement des Egyptiens. Cependant, leur dépendance de l’Etat a beaucoup affecté leur crédibilité, et j’ai toujours eu l’impression au cours des entretiens réalisés avec les présidents ou les hauts responsables politiques, que c’était l’invité lui-même qui les avait préparés.

La même chose s’applique, mais à un degré moindre, à la presse nationale, qui a toujours et qui continuera de jouir d’une dose de liberté qui va au-delà de celle de la Radiotélévision publique.

Si la première apparition d’Al-Sissi avait eu lieu à la télévision publique ou dans les pages de journaux nationaux, il aurait donné l’impression que sa campagne n’est pas celle d’un candidat du peuple, mais celle d’un candidat de l’Etat et que ce sont les appareils de l’Etat, et non pas la volonté du peuple, qui seront derrière son succès.

Raison pour laquelle je n’ai pas compris les déclarations coléreuses de certains responsables de la télévision publique qui ont critiqué Al-Sissi en raison de sa position vis-à-vis de Maspero, l’immeuble qui abrite la Radiotélévision publique. Il a été clamé que la télévision d’Etat représentait les « médias égyptiens ».

Comme si les médias privés n’étaient pas égyptiens. Alors qu’en réalité, ils peuvent être plus égyptiens que Maspero, parce qu’ils représentent la voix des peuples et non de l’Etat.

Les médias officiels vivent actuellement leurs derniers jours, avant que la nouvelle Constitution ne soit appliquée et que Maspero ne se libère de sa dépendance historique de l’Etat.

Alors, il n’y aurait plus de différence entre Maspero et les autres chaînes satellites.

Car la concurrence sera très difficile pour exprimer le plus sincèrement la voix du peuple et celle des candidats.

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