Ahmad Hussein Al-Chareh, leader de Hayat Tahrir Al-Sham, qui a pris le pouvoir en Syrie après la chute du régime de Bachar Al-Assad, a annoncé la composition de son nouveau gouvernement, qu’il qualifie de civil et non sectaire. Parmi les membres figure le ministre des Affaires étrangères, Asaad Hassan Al-Shaybani, âgé de 38 ans. Mais qui est Al-Shaybani ? Cet homme, désigné pour diriger la diplomatie syrienne dans cette nouvelle phase, est l’un des fondateurs du Front Al-Nosra, une organisation terroriste. Il a joué un rôle-clé en tant qu’intermédiaire entre Al-Julani, chef d’Al-Nosra, et les dirigeants de l’organisation terroriste Daech. Après s’être dissocié de cette dernière, Al-Julani s’est installé en Syrie pour créer sa propre organisation, Jama’at Nusrat Al-Islam wal Muslimin. Cependant, cette organisation n’a rien apporté de positif ni à l’islam, ni aux musulmans. Bien au contraire, ses actions ont porté atteinte à l’image de l’islam en raison des crimes qu’elle a commis depuis 2017. Sous son contrôle d’Idlib, environ un millier de musulmans ont été tués au nom de l’islam. Al-Shaybani, né en 1987 à Hasakah, a étudié la traduction avant d’obtenir une maîtrise et un doctorat à l’Université Sabah al-Din al-Zaim en Turquie. A l’instar des membres des organisations terroristes, Al-Chareh s’est attribué un pseudonyme et s’est fait appeler Abu Muhammad Al-Julani. De son côté, Al-Shaybani a utilisé plusieurs pseudonymes en fonction des postes qu’il occupait au sein des organisations terroristes. Tantôt appelé Abou Aïcha, tantôt Houssam Al-Chafei. Lorsque Al-Chareh, alias Abu Muhammad Al-Julani, a pris le contrôle d’Idlib, il a confié les affaires politiques à Asaad Hassan Al-Shaybani, alors surnommé Zayd Al-Attar. La nomination d’Al-Shaybani au poste de ministre des Affaires étrangères est intervenue au lendemain d’une visite d’une délégation américaine de haut niveau à Damas, durant laquelle une rencontre a eu lieu avec Al-Chareh. A l’issue de cette réunion, la délégation américaine a annulé la récompense de 10 millions de dollars promise à quiconque fournirait des informations sur Al-Chareh. Ce geste indique que la délégation semble satisfaite des performances du pouvoir actuel en Syrie, depuis son leader jusqu’à ses ministres, bien que ces derniers figurent toujours sur la liste des terroristes recherchés par les Etats-Unis.
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