Malheureusement, je n’ai pas pu y assister en raison de mon voyage à l’étranger. Son analyse était axée sur l’orientation stratégique de l’Egypte, annoncée par le président Abdel Fattah Al-Sissi et basée sur l’équilibre stratégique. Une approche qui s’harmonise avec la modération égyptienne et l’emplacement géographique de l’Egypte à la croisée de trois continents, ainsi que sa diversité ethnique et confessionnelle. C’est pourquoi cet équilibre devient le meilleur moyen de réaliser l’intérêt national. D’ailleurs, la politique de non-alignement adoptée par l’Egypte dans les années 1960 en est un exemple évident. Cette orientation a conduit l’Egypte à créer un bloc ayant un poids face aux grandes puissances internationales, où Le Caire jouait un rôle de leadership actif.
L’expérience de l’Egypte montre que l’équilibre ne signifie pas le non-alignement. En raison de son rôle régional de leader, l’Egypte est pleinement impliquée dans les enjeux cruciaux de la région. Cela était évident dans la politique de non-alignement du passé, tout comme dans l’équilibre stratégique actuel. La position de l’Egypte reste équilibrée entre les différentes superpuissances mondiales, telles que les Etats-Unis, la Russie et la Chine. Cela ne l’a pas empêchée de prendre une position décisive et claire sur la question palestinienne : elle refuse le déplacement des Palestiniens et soutient la création d’un Etat palestinien. Cette position de principe, à son tour, ne se fait pas au détriment de l’intérêt national. Il s’agit là d’un autre aspect de l’équilibre mis en avant par le ministre lors de sa rencontre à Al-Ahram.
Le ministre Badr Abdelatty a eu raison de souligner qu’Al-Ahram a toujours été une source d’information crédible et constitue l’une des composantes de la puissance douce égyptienne. Il a également rappelé qu’Al-Ahram avait joué un rôle dans la formation de la conscience politique et intellectuelle, non seulement des Egyptiens, mais aussi des Arabes et ce, depuis un siècle et demi. « L’un des outils efficaces dans la formation de cette conscience a été les colloques associés à son nom. Je tiens à remercier la direction actuelle d’Al-Ahram pour les avoir rétablis », a-t-il conclu.
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