Alpha Oumar Konaré, ex-président du Mali et président de la délégation de l’Union africaine, en visite au Caire, a déclaré : Le régime de Mohamad Morsi a échoué à donner des réponses à deux questions qui nous préoccupent en Afrique. Ces deux questions sont : Quelle peut être la relation entre l’islam et la politique ? Quelle est la position de l’armée par rapport à la politique ?
Je me suis alors adressé à l’ex-président du Mali et la délégation qui l’accompagne pour lui dire : Si le régime des Frères musulmans a échoué à répondre à ces questions, les événements qui ont suivi le 30 juin 2013 ont réussi à le faire. Premièrement, en ce qui concerne la relation entre la religion et la politique, les millions de citoyens qui sont sortis le 30 juin ont crié « A bas le régime du morched (le guide spirituel des Frères musulmans) ! ». Ils ont donc assuré que ceux qui exploitent la religion à des fins politiques n’ont pas de place au pouvoir. C’est cette même réponse qui a été donnée par tous les peuples du monde, qui ont aspiré au développement. C’est ce qui s’est passé en Europe, quand les peuples sont passés de l’époque de l’obscurantisme au Moyen Age à l’époque de la Renaissance, et ce, en instaurant le principe de la séparation entre l’Eglise et l’Etat.
J’ai également dit à Oumar Konaré pendant la rencontre qui a été accueillie par le parti néo-Wafd, présidé par Al-Sayed Al-Badawi : Ce principe est maintenant ancré dans la nouvelle Constitution approuvée par le peuple avec une majorité sans précédent, stipulant l’interdiction de fonder des partis politiques ou pratiquer une activité politique se basant sur un principe religieux.
Puis j’ai ajouté : Quant à la seconde question, la Constitution a également stipulé la nature civile de l’Etat, interdisant aux forces armées et à la police de pratiquer toute activité politique. Les membres de ces deux organismes n’ont pas le droit de déposer leur candidature à des élections et n’ont pas le droit de voter aux élections. C’est ainsi que n’importe quel membre des forces armées désirant pratiquer ses droits politiques normaux en tant que citoyen doit se retirer définitivement de l’armée pour s’engager sur la scène politique en tant que civil. Ceci est en concordance avec les slogans levés par le peuple : « (Etat) Civil, civil, ni religieux, ni militaire ».
J’ai enfin souligné : En répondant à ces deux questions importantes qui vous préoccupent, le peuple égyptien a prouvé qu’il possède une certaine maturité politique dépassant celle des prétentieux de la religion qui ont envahi notre vie politique alors qu’ils sont ignorants autant en religion qu’en politique.
J’ai également parlé avec la délégation africaine de la déception ressentie par le peuple égyptien envers la position scandaleuse adoptée par l’Union africaine vis-à-vis de l’Egypte et de sa révolution, et qui n’a pas été différente de celle de l’Occident colonial ,
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