Il constitue un tournant pour l’humanité et un moment décisif pour la coopération mondiale. Ce rassemblement de dirigeants du monde se concentrera sur l’élaboration de nouveaux accords internationaux visant à améliorer les conditions actuelles et à préserver l’avenir des générations futures.

Le sommet vise à répondre aux engagements internationaux de longue date et aux défis émergents, le tout dans un document complet et réalisable : le Pacte pour l’avenir, car effectivement, l’avenir exige des décisions audacieuses. Une collaboration mondiale efficace devient de plus en plus décisive, mais elle reste difficile à atteindre, en particulier dans un contexte de conflits violents, de tensions géopolitiques croissantes, de polarisation et de méfiance croissante à l’égard des systèmes multilatéraux. Ces facteurs affaiblissent les principes fondamentaux de la diplomatie et de la prise de décisions internationales. Pour contrer ces obstacles, le sommet vise à rajeunir le système international, en veillant à ce qu’il soit prêt à relever les défis mondiaux. Comme l’a récemment déclaré le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, « nous ne pouvons pas construire un avenir pour nos petits-enfants avec le même système de nos grands-parents ».

Redynamiser l’Agenda 2030

L’un des principaux objectifs du sommet est de redynamiser l’Agenda 2030 pour le développement durable et les Objectifs de Développement Durable (ODD). Les ODD constituent le meilleur schéma directeur dont nous disposons pour préserver notre avenir commun. Cependant, les progrès vers la réalisation de ces objectifs ont été considérablement perturbés. Une action urgente et à grande échelle, ainsi que des politiques et des investissements sont nécessaires pour accélérer les progrès et faire en sorte que les objectifs soient atteints dans leurs délais prévus. Une augmentation substantielle des investissements financiers sera particulièrement nécessaire dans les pays en développement. Sans une action urgente et à grande échelle, ces objectifs resteront hors de portée.

De nombreuses nations parmi les plus pauvres du monde sont aux prises avec un fardeau de dette écrasant, payant souvent plus pour le service de la dette que ce qu’elles peuvent allouer aux services publics essentiels tels que la santé, l’éducation et l’infrastructure.

Le sommet vise également à réformer de manière ambitieuse le système financier international. Les structures actuelles sont dépassées et ne représentent pas correctement les réalités politiques et économiques d’aujourd’hui. Une refonte est nécessaire pour garantir une gouvernance économique mondiale plus inclusive et plus efficace. Le Pacte pour l’avenir permettra d’aborder des domaines-clés tels que l’allègement de la dette, la coopération fiscale internationale et l’amélioration des conditions financières pour les pays en développement. Ce faisant, il vise à créer un système plus équitable capable d’accélérer le développement durable dans le monde entier grâce à des instruments de financement innovants.

Le rôle et les contributions de l’Egypte

L’Egypte s’est imposée comme un acteur-clé dans la promotion des ODD grâce à ses programmes innovants et à ses politiques proactives. L’initiative égyptienne pour une vie décente Hayah Karima, le programme sur les interfaces entre l’eau, l’alimentation et l’énergie (NWFE), ainsi que d’autres projets fournissent des exemples évolutifs de la manière dont les pays peuvent relever les défis du développement et de la durabilité, en mettant l’accent sur des politiques centrées sur l’homme et des solutions de financement innovantes.

L’Egypte a adopté un cadre d’engagement multipartite qui aligne les interventions de développement sur les objectifs nationaux et les ODD. Ce cadre, soutenu par le Programme des Nations-Unies pour le Développement (PNUD), s’est avéré efficace pour renforcer l’impact du financement du développement et créer une approche du développement plus transparente et axée sur les résultats.

Plusieurs initiatives lancées ces dernières années témoignent de l’engagement de l’Egypte en faveur d’actions transformatrices. Il s’agit notamment du Guide de Charm Al-Cheikh pour un financement juste, qui fournit un modèle pour des systèmes financiers durables et équitables, ainsi que du programme Takafol wa Karama, qui s’intéresse à la protection sociale et à la réduction de la pauvreté. En outre, la participation de l’Egypte à la Nouvelle Banque de développement des BRICS met en évidence son influence croissante dans le financement du développement au niveau mondial.

Le programme égyptien NWFE offre un exemple évolutif de la manière dont un financement innovant peut être appliqué pour faciliter les projets d’adaptation et d’atténuation. En s’engageant auprès des institutions financières internationales et des partenaires bilatéraux, l’Egypte a appliqué avec succès des programmes de conversion de la dette et d’autres mécanismes de financement pour investir dans le capital humain, la sécurité alimentaire et la transition verte.

Les instruments de financement novateurs de l’Egypte mettent en évidence le potentiel d’adoption de solutions similaires à l’échelle mondiale. Ces approches soulignent l’importance des investissements du secteur privé, des mécanismes de financement vert et des programmes de conversion de la dette dans la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement.

Au cours du sommet, l’Egypte, l’Union européenne et le PNUD en Egypte ont co-organisé un événement intitulé « Exploiter les financements innovants pour accélérer le développement durable », réunissant des intervenants de haut niveau issus d’institutions financières internationales, d’Etats membres, de partenaires de développement et du secteur privé. Au cours de cet événement, l’Egypte a également annoncé sa stratégie nationale de financement intégré, la première à être lancée dans la région, mettant en valeur les efforts visant à équilibrer le financement, le développement et la durabilité.

Alors que nous nous réunissons pour le Sommet de l’avenir, une chose est claire : les enjeux n’ont jamais été aussi importants. Le Sommet de l’avenir est plus qu’une simple réunion de haut niveau des dirigeants mondiaux : c’est une occasion cruciale de façonner l’avenir du développement mondial.

Le sommet doit catalyser des actions concrètes, y compris des réformes financières et politiques, afin de garantir que les ODD restent une priorité centrale pour toutes les nations. Des pays comme l’Egypte démontrent qu’une approche centrée sur l’homme, combinée à un financement innovant et à une planification stratégique, peut favoriser le développement durable.

Le monde se prépare à un rassemblement important, dont beaucoup s’attendent à ce que les résultats aient des répercussions durables. La voie à suivre est claire, mais elle nécessite une action collective. Nous devons échanger nos expertises et nous soutenir mutuellement, afin de garantir que le développement durable reste au coeur des efforts mondiaux. Ce moment est un tournant pour s’engager vers un avenir où les ODD ne sont pas seulement une aspiration, mais une réalité.