Nous n’allons pas mener le nouveau premier ministre dans un labyrinthe. C’est un homme pratique qui est parfaitement conscient de la valeur des réalisations de ter­rain. Cependant, la politique est comme les sables mou­vants. Elle peut se retourner demain contre celui qu’elle accueille aujourd’hui comme un héros. Tout portera sur la manière dont il affronte les crises. Qu’attendons-nous donc de cet homme ?

D’abord, nous désirons qu’il ne travaille pas en tant que premier ministre temporaire d’un gouvernement transitoire. Qui sait ? Il se peut tout à fait qu’il soit nommé plus d’une fois premier ministre s’il prouve ses compétences.

Ensuite, nous désirons qu’il combatte pour moderniser l’or­ganisme de sécurité, qu’il opère un transfert technolo­gique approprié aux besoins des Egyptiens pour mettre un terme aux agressions. Il nous faut des satellites qui sur­veillent ce qui se passe sur le territoire égyptien, d’hélicop­tères qui suivent de près ceux qui tuent les officiers, les sol­dats et les civils innocents puis qui disparaissent dans les rues et les ruelles. Ceci n’est plus acceptable aujourd’hui. La jus­tice doit atteindre tous ceux qui croient pouvoir mener l’Egypte dans les ténèbres du chaos. Il nous faut améliorer les capaci­tés de la police non en tant qu’organisme qui réprime, mais qui applique la loi. En effet, la sécurité vient d’abord, suivie de l’économie et du tou­risme.

Enfin, le premier ministre doit prendre dès maintenant l’initiative d’inviter les hommes d’affaires et les direc­teurs des banques à des réu­nions pour remettre en marche les usines fermées, pour lancer des projets d’un capital de 20 millions de L.E. chacun dans les régions désertiques, les villes de la Haute-Egypte, de Halayeb, de Chalatine et du Sinaï. Ceci est indispensable pour redonner espoir aux jeunes et les sauver des griffes des Frères musulmans.

Monsieur le premier ministre, les banques n’accomplissent pas leur rôle dans l’investisse­ment. Encouragez-les à exercer le rôle de Talaat Harb. Si vous y réussissez, vous entrerez dans l’Histoire par la grande porte.