la sans dire que le défi le plus important que doit relever le gouvernement d’Ibrahim Mehleb est de rétablir la sécurité dans la rue égyptienne. N’oublions pas que c’est le dossier sécuritaire qui a causé la chute des différents gouvernements ayant suivi la révolution de janvier 2011. Même le premier gouvernement après le 30 juin 2013 est parti sans pouvoir régler ce dossier épineux.
Nous avons vu à l’ombre du gouvernement de Essam Charaf, qui est venu en réponse à une volonté de la place Tahrir, la sécurité personnelle des citoyens violée au grand jour au sein même de la place Tahrir. Ces harcèlements sont même allés jusqu’à des viols collectifs. Nous avons vécu sous le gouvernement de Hazem Al-Beblawy la propagation du crime organisé qui a introduit dans notre lexique un nouveau type de crimes que nous ne connaissions que dans les films américains. Les enlèvements se sont multipliés et avec eux les rançons qui ont atteint la plupart du temps des sommes à 6 ou 7 chiffres. Le plus dangereux est que la libération des personnes kidnappées s’accomplissait après le paiement de la rançon requise et non suite à l’intervention des forces de l’ordre.
Le crime organisé a beaucoup progressé en Egypte en raison de l’état d’anarchie sécuritaire qui prévaut dans le pays depuis janvier 2011. Le crime organisé a aussi pu bénéficier des mouvements d’infiltration aux frontières est et ouest avec d’importantes quantités d’armes acheminées via Gaza et la Libye. La propagation des armes dans le pays fait qu’elles sont maintenant disponibles à la location ! Celui qui cherche à commettre un crime a désormais la possibilité de louer l’arme avec laquelle il exécutera son action. Il restitue l’arme du crime en l’absence inouïe des appareils de sécurité qui ne trouveront bien sûr pas d’arme en sa possession, en cas d’arrestation. Ils ne pourront même pas connaître le propriétaire de l’arme qui ne sera ni arrêté, ni fouillé pour la bonne et simple raison qu’il n’a pas commis le crime.
Au milieu de tout cela, la sécurité du citoyen, qui est devenue un engagement constitutionnel que doit assumer le gouvernement, s’est effondrée. Le gouvernement d’Ibrahim Mehleb est le premier à être formé au lendemain de l’approbation de la Constitution. Pourra-t-il respecter ses engagements constitutionnels et lutter pour préserver la sécurité individuelle qui s’inscrit au-delà de toute autre considération ? Ou bien la sécurité politique demeurera-t-elle l’ultime préoccupation des appareils de sécurité ?
Lien court: