La nomination d’un nouveau gouvernement intervient à un moment où le pays se trouve au seuil d’une nouvelle étape, où la population se trouve réconfortée car nous sommes enfin sur la bonne voie. Le peuple a mené une révolution, puis l’a corrigée. Il a approuvé une Constitution qui pose les fondements d’une phase nouvelle. Le peuple s’attendait à une amélioration des conditions de vie qui prévalaient avant le déclenchement de la révolution. Le simple citoyen s’attendait à ce que le pays s’engage sur la voie de la construction. Mais malheureusement, la réalité est que les gens continuent à survivre dans les mauvaises conjonctures qui prédominaient avant la révolution. Contrairement aux espérances, les millions de personnes dans les rues n’ont pas contribué à une amélioration concrète de ce statu quo. Malgré tout cela, je dirais que les acquis de la révolution sont jusque-là nombreux et c’est le peuple qui les a réalisés et qui en est le principal bénéficiaire.
A titre d’exemple, la peur qui hantait les esprits auparavant a été éradiquée. Le peuple se trouve maintenant à l’avant-garde de la scène politique orientant les événements, motivé par sa volonté. Cela à un moment où la performance gouvernementale est en deçà des attentes des gens. Naturellement, personne ne s’attendait à ce que les problèmes s’aggravent. Disons par exemple que les protestations ouvrières et celles des autres catégories, qui ont été, selon certains, à l’origine de la démission du gouvernement avaient déjà commencé depuis longtemps avant la révolution. D’ailleurs, d’aucuns pourraient se rappeler le long sit-in devant l’Organisme des impôts fonciers contre le ministre des Finances de l’époque, Youssef Botrous-Ghali.
Mais, sans doute, ce phénomène a-t-il pris une plus large envergure après la révolution ? Ceci s’applique à de nombreuses autres situations, avec en tête la situation sécuritaire, qui a atteint des proportions inacceptables que nous n’avons jamais connues auparavant. D’ailleurs, l’état alarmant de la sécurité intérieure a même menacé la crédibilité de l’Etat. Aujourd’hui, des armes se trouvent en possession de tout un chacun, les violations frontalières sont devenues un problème grave et incurable. Outre cela, nous assistons à un genre de crimes jamais connu auparavant comme le kidnapping et les demandes de rançons. La criminalité organisée a augmenté à cause des gangs qui se sont formés, et face auxquels les organismes de sécurité ont manifesté une impuissance inouïe.
La formation du nouveau gouvernement doit combler toutes les lacunes. Les nouveaux ministres doivent être assignés à des missions spécifiques. Les ministres sont appelés à affronter les problèmes que les 5 anciens gouvernements, depuis le déclenchement de la révolution, n’ont pas pu régler de manière adéquate. La population guette le prochain gouvernement : sera-t-il vraiment nouveau ou juste une copie conforme de ceux qui l’ont précédé ? Elle veut savoir si le nouveau gouvernement aura une empreinte particulière et améliorera la vie des citoyens.
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