Les groupes terroristes de l’islam politique qui s’activent actuellement en Egypte ont réussi à tirer parti de la technologie moderne. Ils ont beaucoup appris des expériences de l’Afghanistan, de l’Iraq et du Yémen. Les méthodes d’exécution des actes terroristes sont devenues très évoluées et compliquées. En contrepartie, les services de sécurité et les responsables de la police continuent à travailler selon des méthodes stériles et obsolètes qui ont prouvé leur inefficacité ces dernières semaines.
En analysant les plus grandes opérations terroristes dernièrement commises comme la tentative d’assassiner le ministre de l’Intérieur, les explosions qui ont ciblé les directions de la police du Caire et de Daqahliya et l’assassinat du général Mohamad Al-Saïd, nous sommes face à une incompétence sécuritaire désastreuse : inefficacité des moyens de surveillance, de détection et de sécurisation. En parallèle, nous relevons une évolution des méthodes des groupes terroristes en ce qui concerne la surveillance, la mobilisation et l’infiltration.
Il est clair que les responsables du ministère de l’Intérieur n’ont pas le temps d’étudier ces opérations et d’en tirer des leçons. Il en est de même pour la campagne sécuritaire qui avait été déclenchée dans les années 1990 contre les mêmes groupes. Il serait donc utile de former un comité spécial formé d’experts sécuritaires dont la mission principale serait de développer la reflexion et la performance sécuritaires à la lumière des expériences précédentes. Les membres de ce comité devront se déplacer à l’étranger afin de profiter des expériences d’autres Etats développés au niveau sécuritaire comme Singapour, le Japon ou les Emirats arabes unis. Il n’y a pas de mal à reconnaître l’incompétence et le manque de créativité, mais insister sur le fait de rester dans l’ignorance et de ne pas demander de l’aide est une tare.
Quand je suis allé à Singapour il y a quelques mois, j’ai remarqué que dans cette cité-Etat splendide, des caméras de surveillance existent dans presque tous les immeubles, bâtiments, rues et stations de métro. Les citoyens sont constamment sous surveillance. Ce qui permet aux services de sécurité ou au tribunal par exemple de connaître tous les mouvements d’une personne depuis sa sortie d’un immeuble jusqu’à son retour.
Malgré l’existence d’une telle évolution au niveau sécuritaire dans de nombreux pays, je suis très surpris que chez nous, des caméras de surveillance ne soient pas installées dans les bâtiments de sécurité, des commissariats de police, ainsi que dans les rues alentours. Il en est de même pour les établissements gouvernementaux et militaires ainsi que les avenues.
Le monde évolue autour de nous et nous restons en retrait. Ce qui pousse parfois à douter de notre capacité à profiter des expériences du monde, bien que ce monde reconnaisse l’ancienneté de notre splendide civilisation qui l’a fasciné par sa créativité.
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