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Un acte tardif

Lundi, 27 janvier 2014

Sans doute, le pas entrepris récemment par le gouvernement et à plusieurs niveaux est un succès dans la bonne direction. Il s’agit de sa tentative d’entamer un large dialogue constructif avec les jeunes. La première session de ce dialogue, et qui a été publiée en exclusivité par le quotidien Al-Masry Al-Youm, s’est tenue au siège du ministère de la Solidarité sociale avec plus de 40 jeunes appartenant à près de 15 mouvements issus de ceux formés au lendemain de la révolution du 25 janvier. Y ont assisté les ministres Mounir Abdel-Nour et Ibrahim Mehleb. Le lendemain, une autre rencontre a eu lieu avec le ministre de l’Intérieur au club des officiers de la police à Guézirah, et le jour suivant, c’est le président intérimaire, Adly Mansour, qui les a réunis au palais Al-Ittihadiya.

Lors de ce dialogue, certaines revendications des jeunes ont été exaucées. Les jeunes ont parlé en toute franchise et sincérité et ont émis toutes leurs réserves, critiques et remarques sur le statu quo actuel. Ils avaient le sentiment qu’une campagne ciblait les jeunes de la révolution du 25 janvier dans les médias. Les responsables ont nié que ce soit une politique officielle de l’Etat. Les jeunes ont également critiqué les mesures de sécurité qui, selon eux, ne différenciaient pas « les terroristes des manifestants » pour reprendre leurs propos.

Sans nul doute, les dernières déclarations du ministre de la Défense, le général Al-Sissi, en réponse à un commentaire du ministre de l’Industrie, Mounir Fakhry Abdel-Nour, ont eu un échos favorable auprès du public. Al-Sissi a affirmé que l’ancien régime de Moubarak et ses symboles ne ressusciteront jamais. Il a clairement dit dans sa dernière allocution lorsqu’il s’est adressé au ministère de l’Intérieur : « Atténuez vos mesures ! Il s’agit des nôtres, quand même ». Cette phrase a eu un impact important et a ouvert la porte au dialogue auquel nous assistons actuellement réunissant les deux parties.

La question qui s’impose maintenant est la suivante : Pourquoi toutes nos réactions interviennent-elles tardivement, toujours après que le mal eut été fait ? Pourquoi attendre jusqu’à ce que les jeunes aient une position négative vis-à-vis de la Constitution avant de nous entretenir avec eux, écouter leurs plaintes et satisfaire leurs besoins ? Ne savait-on pas avant le référendum que les jeunes avaient des réserves qu’ils n’ont pas cachées dans leurs divers moyens d’expression ? Cela va des déclarations émises au grand jour aux réseaux sociaux Twitter et Facebook. Même si les revendications de la jeunesse n’étaient pas affichées, l’Etat n’aurait-il pas dû devancer les jeunes pour être conscient de leurs ambitions et requêtes ? Si ce dialogue positif que les différents appareils d’Etat s’empressent de tenir actuellement avait eu lieu avant le référendum, les jeunes auraient participé de manière effective au référendum sur la Constitution qui était rédigée essentiellement pour eux et pour leur bien-être.

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