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Adly Mansour et l'élection présidentielle

Lundi, 16 décembre 2013

Qui a dit que l’actuel président de la République, Adly Mansour, que nous avons coutume d’appeler « président intérimaire », ne pouvait pas se présenter à la prochaine élection présidentielle ? Quand la rédaction de la Constitution a pris fin, les Egyptiens ont manifesté un vif enthousiasme dans l’attente de la prochaine étape. Celle du nouveau régime, qui sera l’expression des aspirations des foules qui n’ont toujours pas vu de leurs yeux le changement prôné malgré leurs manifestations de masse en 2011 et 2013.

Il était donc tout à fait normal que le public se préoccupe du prochain chef d’Etat. La grande majorité espère d’ailleurs que ce soit le général Abdel-Fattah Al-Sissi qui tienne les rênes du pouvoir, chose que nous ne pouvons guère prédire à l’heure actuelle. Raison pour laquelle, le public a commencé à envisager les autres possibilités au cas où Al-Sissi ne répondrait pas à son appel.

Dans ce cadre, le nom de Adly Mansour, qui gagne de l’estime chaque jour, est bel et bien mis en avant. Sauf que l’article n°232 de la nouvelle Constitution stipule que le président intérimaire garde son poste jusqu’à ce que le nouveau prête serment officiellement. Cet article, qui figure dans le chapitre des modalités transitionnelles, signifie clairement que le président intérimaire n’est pas le président élu et que le mandat du premier prend fin avec le début du second. Pour certains, cela est tout à fait naturel et le président n’est pas en mesure de briguer les élections qui se déroulent sous son mandat.

En réalité, cela n’est pas tout à fait exact. Car s’il est vrai que selon l’article n°160 de la Constitution, « le président intérimaire n’a pas le droit de présenter sa candidature pour le siège présidentiel », la question reste de savoir ce qui se passe si le président intérimaire démissionne de son poste avant la tenue des élections. La Constitution énonce dans l’article n°233 qu’en cas de vacance du poste du président intérimaire « par démission ou pour toute autre raison, le plus ancien des présidents de la Haute Cour constitutionnelle est conduit au même poste et assume les mêmes prérogatives ». En d’autres termes, la Constitution a pris en compte la démission du président intérimaire et a prévu, le cas échéant, les arrangements nécessaires. En cas de démission du président intérimaire, celui-ci ne sera plus soumis à l’article n°160 et par conséquent ses modalités ne le concerneront plus. Ainsi, le président intérimaire, conformément au texte de la Constitution, ne peut briguer la présidentielle tant qu’il se maintient en poste. Mais s’il démissionne, il jouit alors des mêmes droits que tous les citoyens égyptiens avec en tête celui de se présenter aux élections du président de la République .

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