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Le vacarme du complot

Mercredi, 03 avril 2024

Les experts en gestion des crises mettent en garde contre « le vacarme » qui se produit de l’idée que tous les événements qui ont lieu à Gaza tiennent à un complot perpétré par des parties qui se sont mises d’accord pour tromper une autre partie avec l’objectif de lui retirer sa plus importante valeur stratégique.

La gestion de crise est basée sur différentes formes d’indices dont l’objectif est d’obtenir un résultat qui nécessiterait l’usage de la force armée. Parler de complot nous éloigne de la cause principale et nous fait égarer dans des axes secondaires, ce qui rend difficile de faire la différence entre la vérité et la tromperie, le bon et le méchant.

Au début de la 5e guerre de Gaza est apparu « le premier complot » selon lequel le Hamas se serait mis d’accord avec Israël de commettre son attaque contre Gaza le 7 octobre pour qu’Israël et Netanyahu deviennent furieux et lancent l’attaque féroce contre la bande de Gaza, comme il s’est passé pendant les quatre précédentes guerres de Gaza, avec l’objectif d’annexer l’enclave palestinienne.

Pour ceux qui sont convaincus du complot, il est clair que le Hamas était en étroite relation avec Israël : les fonds qataris passant par la Banque Centrale d’Israël; en plus de l’électricité, du gaz naturel et de l’eau potable, tous contrôlés par Israël. Il y aurait donc une concordance d’intérêts : Israël aspire à l’expansion et ne veut pas d’une Autorité palestinienne et certainement pas d’un Etat palestinien; tandis que le Hamas a volontairement pris l’initiative d’éliminer la présence de l’Autorité palestinienne dans la bande de Gaza. En plus, le shekel est une devise commune entre les deux entités. A rappeler que juste avant la guerre, Israël était prêt à accepter entre 18 000 et 23 000 Gazaouis comme travailleurs en Israël, sans que cela déclenche la moindre accusation de normalisation.

La preuve de l’existence d’un complot, pour ceux qui y croient, est que le Hamas n’avait pas de plan pour l’après-7 octobre. La parade militaire du Hamas s’est vite disparue dans les tunnels de Gaza. Israël est entré en scène et c’est le Hamas qui négocie et non pas l’Autorité palestinienne légitime.

Or, ce scénario qui semble logique et simple a été rapidement démenti par les événements qui ont eu lieu sur le terrain et qui ont engendré un prix que ni Israël ni le Hamas ne peuvent supporter.

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