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A propos des intentions d’Israël

Mercredi, 27 mars 2024

Le plan sioniste global contre la Palestine a commencé par l’intention affichée de mettre en place un Etat juif sur la terre de la Palestine au cours du premier Congrès sioniste en 1897.

Par la suite, cet Etat a vu le jour sur une partie de la terre de la Palestine en 1948, en vertu du plan de partage de l’Onu en 1947. Autre date charnière, 1967. Suite à la guerre de 1967, Israël est allé de l’avant dans son plan colonialiste. Depuis, l’intention de Tel-Aviv d’achever le plan sioniste en vidant le territoire palestinien de son peuple n’a jamais disparu. Un plan visant à judaïser la Palestine.

Dans ce contexte, j’ai deux remarques. Je commence par celle que je considère comme la plus importante, à savoir l’exclusion des analogies avec les expériences européennes de colonisation du continent américain, car le contexte international est complètement différent. Le colonialisme était alors la conséquence de l’hégémonie occidentale absolue qui a privé les peuples indigènes de tout soutien extérieur. En revanche, les mouvements de libération nationale survenus après la Seconde Guerre mondiale ont bénéficié du système bipolaire. Quelques-uns ont obtenu un soutien des forces régionales. Comme le cas de l’Egypte qui a apporté son soutien aux mouvements de libération arabes et africains.

La deuxième remarque concerne la durée de l’accomplissement du projet colonialiste et sa décadence. De nombreuses expériences de colonisation ont vu leur décadence après un siècle, comme la France en Algérie ou la Grande-Bretagne au sud du Yémen et autres. Alors que le projet sioniste en Palestine a dépassé un siècle et quart, si nous calculons les débuts avec la proclamation de l’objectif de l’Etat sioniste en 1897. La résistance palestinienne a émergé au cours des différentes phases. Rappelons, à cet égard, l’intifada d’Al-Buraq et la révolution de 1936. La résistance armée dirigée par le mouvement Fatah a vu le jour en 1965 et a grimpé avec la guerre de 1967. L’Histoire a témoigné de la capacité du peuple palestinien à être créatif dans ses moyens de lutte. Comme avec l’intifada des pierres, qui s’est déclenchée en 1987 et qui a duré des années, ainsi que l’intifada d’Al-Aqsa en 2000, qui a contraint Israël à se retirer de Gaza et à disloquer les colonies qui se trouvaient aux alentours. Tout au long des années, les affrontements entre Israël et les factions de la résistance se sont multipliés à Gaza comme en Cisjordanie avec une augmentation des capacités palestiniennes à lutter et à asséner des coups durs à l’Etat hébreu.

La résistance palestinienne persiste ces cinq derniers mois malgré le soutien américain militaire et politique absolu à Israël. Certains estiment que cette résistance ne provoque que davantage de meurtre et de destruction inutiles pour les Palestiniens, d’autant plus que c’est Israël qui l’emporte en fin de compte. Ici intervient ma troisième remarque selon laquelle, et malgré tout cela, je certifie que le fait de dire que la résistance est absurde et que le projet sioniste est en ascension n’est pas juste. C’est le contraire qui est juste. Il est peut-être vrai que nous assistons à une ascension régulière du projet sioniste depuis l’agression en 1967 qui était un point culminant, mais cela ne veut pas dire que Tel-Aviv n’a pas connu de replis et de défaites.

Je pense que 1967 était le point de départ de l’éveil égyptien et arabe, qui a permis d’atteindre un équilibre dans l’équation de la sécurité nationale arabe. Ceci s’est manifesté dans la guerre d’usure et la guerre d’Octobre, qui s’est soldée par la libération du Sinaï.

L’invasion israélienne du Liban en 1982 a connu une défaite et l’accord de 1983 a été annulé un an plus tard à cause du refus populaire et de l’opposition syrienne. Plus tard, en 2000, Israël s’est trouvé obligé de se retirer du Sud-Liban grâce à la résistance libanaise armée.

L’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) a été reconnue comme représentant du peuple palestinien en vertu des Accords d’Oslo 1993. Avant cette date, elle était considérée comme une entité terroriste. Alors que la légitimité de l’OLP est devenue un fait accompli pour Israël, la légitimité du peuple palestinien est, elle, contestée.

Celui qui suit l’évolution de la résistance palestinienne remarquera qu’elle a pris une course ascendante jusqu’à l’opération « Déluge d’Al-Aqsa ».

Il est erroné de dire que la courbe du projet sioniste connaît une hausse absolue. D’autant plus qu’il est clair qu’il n’arrive pas à exécuter ses plans sur le terrain. Ses capacités, qui ne sont guère à ignorer, ainsi que celles de ses alliés, avec en tête l’Oncle Sam, sont faibles. En plus, l’entité israélienne est actuellement exposée à de terribles secousses. Cela ouvre la porte à de nombreuses possibilités et la courbe prendra une tendance radicale et différente si les Palestiniens parviennent à récupérer leur union nationale.

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