Le dirigeant de la majorité au Sénat, Chuck Schumer, a ouvertement critiqué Netanyahu, à tel point qu’il a appelé à la tenue d’élections anticipées pour le renverser. Israël prendra-t-il le parti de son principal allié, comme il l’a toujours fait dans le passé, ou bien les circonstances ont changé et il pourra résister et lui dire non ?
Nous n’avons pas beaucoup d’espoir de voir un changement dans les relations entre les deux pays. L’Oncle Sam soutient la destruction du Hamas. Mais, à condition que cela ait lieu de manière à ne pas provoquer la communauté internationale qui refuse de voir la machine de guerre israélienne ruiner les Palestiniens et transformer la bande de Gaza en une poudrière. L’Administration Biden a apporté à Israël le soutien optimal, qu’il soit militaire ou politique. Les critiques assénées à la stratégie de Netanyahu ne sont que de pure forme pour préserver l’image de marque d’Israël devant le monde, comme le reconnaissent les responsables américains. Malgré cela, le premier ministre israélien ne prête aucune attention aux critiques américaines. Il insiste sur le fait d’envahir Rafah et s’entête à ne pas laisser entrer les aides humanitaires et peu lui importe le lourd bilan des Palestiniens qui sont voués à des destins fâcheux à cause de l’agression. Le premier ministre israélien a auparavant refusé les idées de Joe Biden sur l’Etat palestinien. Il a d’ailleurs déclaré que le fait d’approuver l’établissement d’un Etat palestinien serait en soi la meilleure récompense au terrorisme dans l’histoire.
En effet, l’expérience prouve que le chef du Likoud a toujours agi comme bon lui semble et qu’il utilise le lobby sioniste pour l’épauler. Netanyahu conçoit ses propres calculs en tenant compte du fait que Biden sera occupé par les prochaines élections et qu’il aura besoin des voix juives. Raison pour laquelle il n’exercera pas davantage de pressions sur lui. En 1956, Eisenhower a contraint Israël à retirer ses forces du Sinaï. Maintenant, les présidents américains peuvent adresser certaines accusations aux gouvernements israéliens, mais ils ne vont pas au-delà de ce stade. Israël s’attache aux mêmes politiques et les Etats-Unis se trouvent finalement obligés de les accepter. La reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël et celle des colonies sont deux exemples du recul américain.
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