Le président s’est entretenu avec les étudiants de l’Académie de police, transmettant des messages rassurants à tous les citoyens sur la crise économique et l’impact des événements mondiaux des quatre dernières années comme le Covid-19, la guerre en Ukraine et l’offensive israélienne contre Gaza.
Le président a rassuré les étudiants et toute la société égyptienne que la crise commence à prendre fin après les mesures économiques récemment adoptées, à commencer par l’accord de Ras Al-Hikma, ceux conclus avec le Fonds monétaire international et la Banque mondiale, ainsi que les arrangements avec l’Union européenne, soulignant que toutes ces mesures apporteront une solution radicale aux maux de l’économie égyptienne.
Les propos du président étaient conformes au sentiment de réconfort ressenti par les Egyptiens après une période d’anxiété et de tension, malheureusement accompagnée de mauvais comportements de la part de certains hommes d’affaires et commerçants qui ont exploité la crise et ont tourné le dos, selon les termes du président, à l’intérêt de l’Etat égyptien. Mais la vigilance de l’Etat et les mesures adoptées, dont la dernière en date est la dévaluation de la livre égyptienne, ont permis un regain de confiance en l’économie nationale et une confirmation de sa capacité à résoudre ses problèmes pour sortir de la crise et parvenir à une solution définitive.
Cette dernière crise est peut-être une sonnette d’alarme pour réorganiser l’économie égyptienne afin que de telles crises ne se reproduisent pas. Elle est l’occasion d’une prise de conscience des dangers de l’expansion des importations et de la négligence de la production, ce qui a conduit à un écart croissant entre importations et exportations. La facture des importations doit être réduite au maximum.
L’Etat a réussi à réduire cette facture l’année dernière de près de 13 milliards de dollars, comme l’a expliqué l’Agence centrale pour la mobilisation publique et les statistiques (CAPMAS), vendredi 15 mars. Les importations ont atteint 83,2 milliards de dollars en 2023 contre 96,2 milliards de dollars en 2022, soit une baisse de 13 milliards de dollars.
L’essentiel maintenant est de continuer à réduire au minimum la facture des importations sans pour autant affecter les besoins de production nécessaires au fonctionnement des usines afin de ne pas porter atteinte à l’exportation et d’assurer l’existence des marchandises à des prix raisonnables.
Par ailleurs, ceux qui ont tourné le dos à l’Etat égyptien ont reçu un coup dur au cours des derniers jours après que le taux de change du dollar est tombé à près de 47 L.E. et suite à la disparition du marché noir. Après la libéralisation du taux de change, ceux qui spéculaient sur le marché noir n’avaient d’autre option que de vendre les dollars dans les banques, notamment après la campagne menée par les services de sécurité contre les trafiquants du marché noir.
La même chose s’est produite avec l’or. Tous ceux qui scandaient que l’or est l’alternative à la livre ont assumé d’énormes pertes allant de 500 à 1 000 L.E. par gramme après que certains avaient parié que le dollar dépasserait la barrière des 70 livres et avaient fixé le prix de l’or selon ce prix fictif.
Aujourd’hui, les choses ont commencé à reprendre leur cours normal mais il faudra peut-être un ou deux mois pour que le citoyen commence à ressentir une baisse des prix des biens et des services au niveau d’avant la crise ou un peu plus, loin des spéculations, des monopoles ou des prix fictifs du dollar et de l’or.
Les mesures adoptées ont également permis l’augmentation des transferts des Egyptiens travaillant à l’étranger qui ont été multipliés par 10 par rapport au moment de la crise. Les banques ont connu ces derniers jours une augmentation significative des transferts en devises étrangères, que ce soit des Egyptiens à l’étranger, des investisseurs étrangers ou des institutions internationales. C’est ainsi que les sociétés de change gouvernementales ont reçu l’équivalent d’un milliard et demi de livres égyptiennes.
Tout cela a contribué à l’amélioration de la valeur de la livre par rapport au dollar après que les banques ont réussi à assurer des devises étrangères à l’importation et ont augmenté les limites d’utilisation des devises étrangères via les cartes bancaires.
C’est ainsi que le dollar a baissé aux alentours de 47 L.E. à la fin de la semaine dernière pour perdre près de 3 L.E. de son prix depuis le début de l’unification du taux de change. Ceci s’est répercuté sur les prix de l’or qui ont chuté à la fin de la semaine dernière. Le prix du gramme d’or de 21 carats a perdu près de 130 L.E. pour régresser sous la barre des 3 000 L.E.
Egalement, les prix des biens, des appareils électriques et des voitures ont connu une baisse significative, ainsi que les prix de certains produits de base comme les huiles et le riz. Ils n’ont peut-être pas diminué autant qu’on le voudrait mais la baisse des prix se poursuivra avec le déblocage des marchandises accumulées dans les ports.
L’essentiel maintenant est de tirer des leçons de la crise que nous avons traversée afin qu’elle ne se reproduise pas à l’avenir. Tout d’abord, nous devons passer à une économie productive.
Il faut produire pour exporter. Nous devons exporter des produits entièrement fabriqués en Egypte et ne pas nous concentrer sur l’assemblage.
En plus, nous devons attirer davantage d’investissements directs étrangers afin d’alléger la pression sur le dollar et d’assurer des rendements directs et indirects. Enfin, nous devons bénéficier du retour des capitaux spéculatifs après l’amélioration des indicateurs de l’économie égyptienne. Mais en même temps, nous ne devons pas compter sur ces capitaux parce qu’en fin de compte, ils ressemblent à des prêts à court terme qui ne conviennent pas à l’investissement dans des projets à long terme. Ils peuvent aussi s’échapper à tout moment. Partant, il est indispensable de bénéficier des expériences antérieures sans rejeter entièrement ces capitaux ni compter entièrement sur eux.
Lien court: