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Scénarios d’un règlement en Ukraine

Samedi, 02 septembre 2023

La guerre qui se déroule en Ukraine depuis un an et demi semble être loin de tout règlement.

Pourtant, de temps à autre apparaissent des initiatives de règlement de la part de puissances régionales et mondiales, mais il s’avère très vite difficile de compter sur ces initiatives à cause de leurs objectifs divergents. Généralement, ces initiatives sont un moyen de déculpabilisation ou une démonstration de non-alignement sur une partie contre une autre. Parfois, des initiatives inhabituelles sont proposées, basées sur le réalisme politique. C’est-à-dire qu’elles ne sont pas strictement conformes au droit international. L’opération militaire russe est sans aucun doute contraire au droit international, mais elle est basée sur des considérations politiques qui ont leur logique.

Ce genre d’initiatives a commencé avec les idées proposées par Henry Kissinger à la Conférence de Davos en 2022, liant la fin de la guerre au renoncement par l’Ukraine à certains de ses territoires. Il a déterminé ces territoires par ceux qui ont été usurpés après l’opération russe. Ce qui signifie que la Crimée reste sous la souveraineté russe en plus des territoires qui n’étaient pas sous le contrôle effectif de l’Ukraine avant l’opération russe. Cependant, Kissinger a continué à s’opposer à l’isolement de la Russie et à la tentative de la démembrer, puisque ceci peut mener au chaos mondial et à l’approfondissement du rapprochement sino-russe, ainsi qu’à des menaces sur la sécurité mondiale.

Or, l’initiative la plus claire est celle faite par Elon Musk qui a proposé de mettre fin à la guerre par l’organisation d’un référendum sous supervision internationale dans les territoires ukrainiens dont la Russie s’est emparée, partant du fait que la communauté internationale devra accepter leur annexion si leurs habitants votent dans ce sens. Dans le cas contraire, les territoires reviendront à l’Ukraine. Notons que Musk a écarté la Crimée de ce référendum, ce qui signifie qu’elle restera sous souveraineté russe.

Par contre, les déclarations de Stian Jenssen, président du bureau du secrétariat général de l’Otan, le 16 août, où il exclut l’adhésion de l’Ukraine à l’Otan au cas où elle céderait des territoires à la Russie dans le cadre d’un accord de fin de guerre, constituent une vraie surprise. Il a été dit que ces déclarations ont été faites par une personnalité marginale de l’Otan. Justification qui ne tient pas car une personnalité qui occupe ce poste ne peut faire de telles déclarations de son chef, surtout qu’il a indiqué que la question a été discutée à l’Otan. Il a également été dit que l’idée est trop générale et manque de clarté. Mais il est évident qu’elle reflète l’existence d’une inquiétude au sein de l’Otan concernant la poursuite de la guerre et ses coûts exorbitants, surtout après que la contre-attaque ukrainienne a échoué à produire un changement stratégique. Plus tard, Jenssen est revenu sur ses déclarations et a reconnu qu’elles constituaient une erreur.

Bien que les idées précédentes représentent un revirement, le chemin reste long et épineux. Aucun pays n’est prêt à renoncer à ses territoires, abstraction faite des revendications historiques, sauf s’il subit une défaite écrasante sur le champ de bataille. Chose qui n’a pas encore eu lieu jusqu’à maintenant. Au contraire, les dirigeants ukrainiens insistent sur la libération du sol national.

En même temps, les idées proposées restent loin de satisfaire la Russie, car elles restent incomplètes et ne comprennent pas la récupération de tous les territoires censés appartenir à l’espace russe, ou bien elles sont liées à des conditions refusées par Moscou comme l’adhésion de l’Ukraine à l’Otan. Cette possible adhésion était la raison principale du recours de la Russie à la force. L’ex-chancelière allemande Angela Merkel et l’ex-président français François Hollande avaient déclaré que l’acceptation des accords de Minsk ne visait qu’à gagner du temps pour que l’Ukraine se prépare à l’affrontement militaire avec la Russie. Autrement dit, empêcher l’Ukraine d’adhérer à l’Otan est l’objectif principal de la Russie avant celui de l’annexion de territoires ukrainiens.

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