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L’Egypte et la question palestinienne ?

Samedi, 27 mai 2023

Il serait injuste de considérer l’Egypte comme un simple médiateur dans la question palestinienne.

Elle est un partenaire à part entière, d’autant que les développements de cette question sont liés à la sécurité nationale du pays. Partant, les initiatives égyptiennes n’ont jamais cessé et les efforts du Caire se poursuivront jusqu’à ce que le peuple palestinien obtienne ses droits et établisse son Etat indépendant. Les efforts égyptiens ont été indispensables pour parvenir à l’accalmie.

D’abord, l’Egypte est le seul pays arabe qui a une frontière avec la bande de Gaza de 14 km de long, et sur son territoire se trouve le principal point de passage (Rafah) par lequel les Palestiniens traversent en dehors de leur pays. Ensuite, l’Egypte entretient des relations très étroites non seulement avec l’Autorité palestinienne et ses dirigeants, mais aussi avec toutes les factions et organisations palestiniennes sans exception, que ce soit à Gaza, en Cisjordanie ou à l’étranger, en plus des bonnes relations avec Israël et ses institutions. L’Egypte dispose d’une équipe de négociateurs qui a des expériences distinguées et qui n’hésite pas à partir sur le terrain à Gaza, en Cisjordanie et à Tel-Aviv en cas de besoin.

Il y a cinq points principaux que nous devons prendre en compte. Le premier est qu’Israël traite la bande de Gaza comme s’il s’agissait d’un pays qui possède des armes sophistiquées. Donc, il bombarde et détruit des maisons et des installations et tue des civils. En outre, il ferme tous les points de passage. Deuxièmement, les guerres israéliennes contre Gaza, qui ont commencé en 2008, ont eu lieu après la division palestinienne, ce qui confirme l’objectif stratégique israélien de séparer Gaza de la Cisjordanie. Troisièmement, la politique d’assassinats n’a pas cessé depuis des décennies et a inclus de hauts dirigeants des organisations palestiniennes (Fatah, Hamas, Jihad, Fronts populaire et démocratique, Comités de résistance) qui ont été ciblés à l’intérieur ou à l’extérieur des Territoires palestiniens. Ce qui veut dire que les assassinats font partie intégrante des principes qui régissent les relations israéliennes avec les organisations palestiniennes jusqu’à présent.

Quatrièmement, la politique israélienne à l’égard de la Cisjordanie n’est pas très différente de sa politique à l’égard de Gaza. La Cisjordanie est toujours témoin de meurtres, de démolitions de maisons, d’arrestations et d’offensives militaires contre des villes et la mosquée Al-Aqsa ; mais elle ne reçoit pas la même attention médiatique que les opérations contre Gaza. Cinquièmement, il n’y a pas de trêve ou d’accalmie permanente. La situation se trouve toujours au bord de l’effondrement tant que l’on ne s’attaque pas aux origines du problème.

Ici, je pose deux questions aux dirigeants israéliens : qu’attendent-ils d’un peuple palestinien occupé qui perd chaque jour ses espoirs de vivre dans un Etat indépendant, prospère et stable comme les citoyens israéliens ? Qu’attend Israël d’une organisation palestinienne dont les dirigeants les plus importants sont assassinés et dont certains sont tués avec leurs familles ? C’est une grave erreur de la part d’Israël de croire que le peuple palestinien cédera à ces politiques. Il est certain que les opérations militaires se répéteront à l’avenir. Il s’avère donc nécessaire de réfléchir à la manière d’agir au cours de la prochaine étape, afin de mettre fin à cette tragédie.

Au niveau palestinien, ces événements doivent être considérés comme une raison pour mettre fin à la division palestinienne. Ici, j’adresse mon appel aux dirigeants à Gaza et leur dis que si vous avez réussi à unifier les positions des factions face à Israël, je vous demande d’unir vos rangs, afin de mettre fin à la division. Au niveau arabe, les efforts doivent commencer en vue d’une reprise des négociations entre les parties israélienne et palestinienne, afin de parvenir à des solutions acceptables à la cause palestinienne. Au niveau israélien, Tel-Aviv doit réexaminer les résultats des six guerres précédentes et s’orienter vers des négociations sérieuses. Sinon, il doit assumer la responsabilité de ses politiques. Au niveau international, la communauté internationale, en particulier les Etats-Unis, ne doit plus considérer la cause palestinienne uniquement d’un point de vue humanitaire, exigeant une désescalade protégeant les civils et mettant l’accent seulement sur la sécurité d’Israël. Le but devrait être plutôt de mettre en oeuvre la solution de deux Etats.

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