La mort, en septembre dernier, d’une jeune Kurdo-Iranienne de 22 ans, Mahsa Amini, arrêtée par la police iranienne pour avoir enfreint la loi relative au port du voile islamique, a mis le feu aux poudres. Les manifestations se poursuivent à Téhéran, mais aussi dans les autres villes. Et le pays est désormais confronté au mouvement de protestation le plus long depuis la Révolution islamique de 1979.
Les raisons de ce malaise en Iran sont profondes. Elles se trouvent, tout d’abord, dans la nature même du régime iranien. Celui-ci a basé son pouvoir sur l’idéologie religieuse radicale, ce qui implique de nombreuses restrictions, notamment en ce qui concerne les droits des femmes. Mais la crise en Iran est aussi économique. Depuis son arrivée au pouvoir en 1979, l’ultime objectif du régime a été d’exporter la révolution aux pays voisins, d’où les ingérences dans les affaires intérieures de ces pays. On l’a vu au Liban mais aussi au Yémen et en Syrie. Mais cette politique interventionniste a été coûteuse et a nécessité la mobilisation d’une partie des ressources dans un pays déjà frappé par les sanctions occidentales. A cela, il faut ajouter la corruption et la mauvaise gestion des affaires internes. Ces facteurs combinés ont conduit au large mouvement de protestation que connaît désormais le pays.
Entre la population et le régime, le malaise s’installe. En 2019 déjà, de nombreux Iraniens s’étaient rassemblés contre la hausse des prix du carburant, tandis que des centaines ont protesté contre le manque d’eau potable lors des sécheresses de 2021 et 2020. Les Iraniens osent désormais dire non.
Alors que la question de la succession du guide suprême, Ali Khameni, est posée, le régime iranien semble plus que jamais en perte de vitesse. Ses rapports avec la population semblent avoir à jamais changé.
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