La femme égyptienne a joué un rôle important dans les révolutions du 25 janvier 2011 et du 30 juin 2013. Elle s’est dressée à côté des hommes contre le régime despote de Moubarak et contre le régime autoritaire et injuste de Morsi.
La participation de la femme à la lutte nationale contre l’occupation avait constitué un important motif pour lui accorder son droit à l’enseignement, au travail et à la participation politique. Aujourd’hui, sa participation à la révolution doit se refléter sur la Constitution afin de lui accorder ses droits et faire face à l’infériorité dont est victime la femme, à son enseignement, à son travail et à ses activités politiques, économiques et sociales. Une position d’infériorité résultant des longues années de gel du régime politique, de la montée des tendances religieuses extrémistes qui adoptent une position hostile aux droits de la femme et de l’influence négative des cultures du Golfe ramenées par la main-d’oeuvre égyptienne qui travaillait dans ces pays. L’article 11 des amendements constitutionnels, convenu par le comité des 10 et actuellement soumis au comité des 50, stipule que l’Etat assume la protection et les soins de la mère et de l’enfant, lui facilite la conciliation entre ses devoirs envers sa famille et son travail dans la société, et garantie son égalité avec l’homme au niveau politique, social, culturel et économique sans porter atteinte aux principes de la charia islamique. De plus, l’Etat accorde un intérêt particulier à la femme soutien de famille, aux divorcées et aux veuves. Cet article semble quelque peu irréaliste.
En effet, la représentation de la femme au Parlement est passée de 4 % des sièges du Parlement en 1990, à 2 % seulement en 2011. La seule exception fut en 2010, lorsqu’un quota a été accordé à la femme. C’est ainsi qu’elle a obtenu 62 sièges, soit 14 % du total des sièges. Partant, l’augmentation de la participation politique de la femme au Parlement à la lumière des valeurs sociales actuelles implique la détermination d’un quota pour le nombre de sièges de la femme.
Par ailleurs, la discrimination contre la femme sur le marché du travail est évidente. La solution de ce problème nécessite une augmentation de l’emploi de la femme dans les services de l’Etat ainsi que l’encouragement du secteur privé à en faire de même, afin d’utiliser l’énergie des femmes au chômage, dont la quasi-majorité sont malheureusement des diplômées universitaires. De plus, le taux de femmes travaillant dans leurs familles sans rémunération a atteint en 2008 près du tiers de la main-d’oeuvre féminine (32,6 %), alors que le taux est de 8,6 % seulement parmi les hommes. Un fait qui reflète une certaine exploitation familiale de la femme qu’il s’avère indispensable de changer. Sans oublier que le travail des femmes au foyer n’est pas pris en considération dans le PNB et que ces femmes ne jouissent d’aucune assurance sociale ou médicale. Par conséquent, si la femme se sépare de son mari, elle se retrouve dans une situation critique. Il s’avère donc indispensable d’étendre la couverture de l’assurance sociale aux femmes au foyer.
Le texte de l’article stipulant l’égalité de l’homme et de la femme sans porter atteinte à la charia islamique est illogique. En effet, l’article 2 de la Constitution, stipulant que les principes de la charia islamique représentent la principale source de la législation, est entièrement suffisant. Il ne sert à rien de répéter la chose dans cet article exclusivement.
De plus, l’article 13 relatif aux emplois publics devait stipuler l’interdiction de la discrimination entre homme et femme dans la nomination à ces postes et préciser en toutes lettres que la compétence est le seul critère de l’embauche.
Lien court: