Lundi, 16 septembre 2024
Opinion > Opinion >

Un débat fabriqué

Lundi, 16 septembre 2013

Je suis étonné par ceux qui veulent que le comité des 50, chargé de rédiger la Constitution, s’arrête devant un principe de pure forme au lieu de souhaiter qu’il focalise son intérêt sur le fond. C’est-à-dire par ceux qui ne cessent de se demander si nous allons simplement introduire des amende­ments à la Constitution caduque de 2012 ou si nous sommes en passe de rédiger une nouvelle Constitution.

Le comité des 50, conformément au décret de sa formation, est chargé non pas d’étudier la Constitution de 2012 établie par les Frères musulmans, mais d’étudier les remaniements pro­posés dans le projet présenté par le comité des 10 experts constitution­nels et qui diffèrent radicalement de la Constitution dite des Frères. Il suf­fit de dire à cet égard que l’introduc­tion du projet constitutionnel présenté par le comité des 50 — qui comprend la philosophie et les directives essen­tielles de la rédaction de la Constitution — diffère totalement du projet de la Constitution de 2012.

Puisque la mission assignée au comité des 50 est d’introduire des changements au projet du comité des experts, qui a déjà travaillé sur la Constitution des Frères, il va sans dire qu’il fera dans tous les cas ce qu’il estimera convenable. Ce qui signifie donc un remaniement total ou partiel de la Constitution. Les amen­dements que proposeront les membres du comité des 50 est ce qui détermi­nera si une nouvelle Constitution est en passe d’être rédigée ou non.

Si le comité décide d’apporter des amendements limités aux articles (ce qui n’est pas envisageable à la base) il se fierait totalement au document du comité des experts. Mais l’opinion de la majorité au sein du comité estime que les mutations politiques qui ont suivi la révolution du 25 jan­vier et qui se sont affirmées de manière tranchante le 30 juin 2013 présagent d’une nouvelle page dans l’histoire de l’Egypte. Et ceci ne s’est pas du tout répercuté sur la Constitution, qui est la charte qui jette les piliers de l’Etat moderne, princi­pale revendication de la révolution. La Constitution de 2012 est caduque parce qu’elle n’exprime pas les espoirs et les aspirations des citoyens. Raison pour laquelle, cette même Constitution a été suspendue quelques mois après sa rédaction.

Il est donc certain que la refonte sera radicale et ne se limitera pas à quelques articles. C’est une Constitution complète qui, au final, sera soumise à un référendum popu­laire. Il ne s’agira pas de quelques amendements de certains articles comme cela s’est passé en mars 2011. Ainsi le citoyen pourra donner son avis sur un document complet et nou­veau.

Tel est l’avis du comité des 50 à une majorité écrasante. Le fait de fabri­quer de toutes pièces un problème et de parler s’il s’agit d’une nouvelle Constitution ou d’amendements à l’ancien texte est une question de pure forme, verbale et sans teneur .

Mots clés:
Lien court:

 

En Kiosque
Abonnez-vous
Journal papier / édition numérique