Le Venezuela est revenu à sa raison, en annulant sa décision hâtive de retirer son ambassadeur. Apparemment, Caracas a voulu se manifester contre la révolution du peuple égyptien, du 30 juin dernier, ayant entraîné la chute du pouvoir tyrannique des Frères musulmans.
En réalité, je n’aurais jamais imaginé que le Venezuela allait se plier de cette manière honteuse à la volonté américaine, visant à créer une opinion publique refusant la volonté du peuple égyptien et à considérer les événements vécus par l’Egypte comme étant « un coup d’Etat militaire ».
Les Etat-Unis voulaient à tout prix que Morsi achève son mandat présidentiel de 4 ans malgré les images de rejet de millions d’Egyptiens vues dans le monde entier.
Mon étonnement est grand quant à la position du Venezuela, non pas parce que son ambassadeur au Caire a réussi à tisser des relations d’amitié avec les Egyptiens qui auraient dû lui permettre d’évaluer correctement la situation, mais pour ce qui s’est passé au Venezuela. En revenant un peu en arrière, précisément en 1993, les Vénézuéliens ont destitué leur président, Carlos Andrés, avant l’expiration de son mandat. Il a été traduit en justice pour malversation de fonds publics.
Je suis stupéfait également parce que les relations d’amitié historiques entre nos deux pays, qui datent de l’époque de Hugo Chavez qui a soutenu la révolution dès ses débuts et jusqu’à son décès au début de l’année en cours, considèrent l’Egypte comme un symbole de lutte d’un peuple pour l’indépendance et la libération.
A tel point que Chavez se considérait très souvent comme un Nassérien.
Le Venezuela a connu une révolution semblable en 1998 et a instauré une nouvelle Constitution. Je croyais que le pays qui a été libéré par Simon Bolivar serait plus proche des espoirs du peuple égyptien et plus éloigné des visées politiques américaines.
La statue de ce libérateur de l’Amérique latine qui trône au milieu de la place Tahrir, épicentre de la révolution, a été témoin de nombreux événements qui devaient susciter sa gêne quant à la position prise par son pays.
Ces incidents devaient l’amener à soutenir les millions d’Egyptiens qui ont appelé au départ des Frères et dont le sang a coulé sur son socle en pierre.
Mais il semble que certains esprits peuvent être plus durs que les métaux et les pierres.
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