Des expatriés africains auxquels on refuse l’accès à un train pour fuir la guerre en Ukraine. Leur seul crime ? Ce sont des immigrés dont la couleur de peau est différente. L’image, pour le moins scandaleuse, a fait le tour des réseaux sociaux. Elle reflète l’attitude de deux poids, deux mesures adoptée par certains pays européens. Deux poids, deux mesures parce qu’au moment où l’Europe accueille « à bras ouverts » des centaines de milliers de réfugiés ukrainiens fuyant la guerre avec la Russie, des milliers d’autres réfugiés, syriens ceux-là, sont bloqués dans le froid et la neige en Jordanie et au Liban bravant la mort au quotidien.
Deux poids, deux mesures aussi parce que les Européens se sont toujours opposés à l’entrée des réfugiés venus de Syrie ou d’Afghanistan sur leurs terres, allant jusqu’à donner des milliards de dollars à la Turquie pour empêcher leur passage. La Pologne, qui s’est opposée, l’année dernière, à une vague de migrants en provenance du Moyen-Orient et de l’Afrique à travers la Biélorussie, a accueilli avec enthousiasme ceux qui fuient la guerre en Ukraine. La Hongrie, qui a construit en 2015 un rempart pour faire barrage aux réfugiés venant du Moyen-Orient et de l’Asie, a annoncé des facilités en faveur des réfugiés ukrainiens. Motif invoqué : « La situation en Ukraine est différente de la crise en Syrie et en Afghanistan, car les victimes sont des Européens (!) ». Les Ukrainiens sont-ils des êtres humains alors que les Syriens et les Afghans ne le sont pas ? Faire la distinction entre les réfugiés sur la base du sexe, de la race ou de la couleur de la peau est certes inadmissible.
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