La Libye est à nouveau plongée dans les querelles politiques. Jeudi, le parlement de Tobrouk a nommé Fathi Bachagha au poste de premier ministre, en remplacement du chef du Gouvernement d’union nationale, Abdelhamid Dbeibah, mais ce dernier refuse de quitter son poste, affirmant qu’il « n’acceptera aucune nouvelle transition ou autorité parallèle ». La nomination de M. Dbeibah à la tête du gouvernement en mars 2021 était censée mettre fin aux divisions entre les deux camps rivaux de l’est et de l’ouest. Mais les divisions n’ont pas tardé à refaire surface ramenant la crise libyenne à la case départ avec deux pouvoirs parallèles. Des élections devaient avoir lieu en décembre 2021, mais face aux obstacles juridiques, sécuritaires et politiques, celles-ci ont été reportées.
Cette duplicité du pouvoir menace désormais la stabilité du pays. La désintégration de l’Etat libyen au lendemain de la chute de Kadhafi en 2011 et l’absence d’une armée forte ont fait que le pays a très vite basculé dans le chaos. Le marasme économique et social, mais aussi la prolifération du terrorisme et l’absence d’une élite représentative, n’étaient pas pour arranger les choses dans un pays en proie aux convoitises étrangères et aux ingérences des puissances régionales et internationales qui instrumentalisent les acteurs locaux. 11 ans après la chute de Kadhafi, et tandis que la communauté internationale a du mal à apporter une solution à la crise libyenne, les défis qui se dressent face à la Libye paraissent énormes. Pour maîtriser son avenir, la Libye a besoin d’un dialogue serein et d’un processus politique inclusif ●
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