L’année 2021 s’est malheureusement écoulée laissant derrière elle un monde perturbé en raison du nouveau variant de Covid-19 qui est venu s’ajouter à d’autres variants, rendant le virus encore plus nuisible aux hommes et aux économies. Cette décennie sera par excellence, aux yeux des historiens, celle du virus.
En effet, cette décennie, depuis qu’elle avait commencé, a rebattu les cartes. Elle a séparé deux étapes de l’histoire de l’homme partout dans le monde. Et 2020 est sans aucun doute une année charnière. Aujourd’hui, n’importe quel pas effectué par les citoyens du monde entier est conditionné par des documents: un PCR négatif, un certificat de guérison, et/ou un pass vaccinal. Ainsi, l’homme est encerclé par les protocoles, les mesures de distanciation et celles de prévention. Comme le répète le philosophe slovène Slavoj Zizek (73 ans), ce qui se passe est un résultat naturel des actes humains qui ont de tout temps ciblé la nature et l’environnement et qui leur portaient atteinte, que ce soit délibérément ou non. D’autant qu’à l’origine, la nature et l’environnement fonctionnent ponctuellement et selon des cycles extrêmement délicats.
Depuis son apparition, le Covid-19 a donné lieu à plusieurs variants, dont Delta et Omicron. Ainsi, la transmission du virus est devenue plus rapide et a provoqué des dégâts considérables parmi les pires dans l’histoire de l’humanité. Ces dégâts ont touché tous les aspects : l’histoire, la sociologie, l’économie...
Cet état de fait a amené les différents cercles, politiques, économiques et intellectuels, à trancher à l’unanimité: il est impossible de revenir à la vie d’avant-coronavirus. Que nous le voulions ou non, le monde est refaçonné à tous les niveaux avec l’ascension de l’économie de la 4e révolution industrielle. Celle-ci dépend dans sa gestion sur la technologie numérique et ses applications magiques, l’intelligence artificielle et l’environnement numérique dans toutes ses dimensions et qui est en accord, paradoxalement, avec les mesures de prévention qui ont imposé le travail et l’enseignement à distance.
Avec cette décennie de coronavirus qui a commencé il y a deux ans, des questions existentialistes ont émergé. Elles concernent des domaines différents. Elles sont à la fois philosophiques, intellectuelles, religieuses, psychologiques et scientifiques.
Il est normal que les questions à l’ère de l’agriculture et de celle de l’industrie diffèrent radicalement de celles de la 4e révolution industrielle, d’autant plus que cette 4e révolution a coïncidé avec un monde extrêmement complexe et qui connaît une transformation technologique sans limites.
Partant, la pandémie ne se cantonne plus dans sa signification scientifique relative à la virologie ou l’immunologie et n’est plus en rapport uniquement aux laboratoires centraux gouvernementaux ou bien ceux des multinationales monopolistes. Mais la question est liée à la nature critique du moment historique que vivent les êtres humains, comme le dit l’historien britannique contemporain Toby Green du King’s College, dans son livre The Covid Consensus paru en 2021: l’historien s’est attelé à décortiquer historiquement les endommagements qui ont affecté le monde, ses Etats, ses sociétés riches et ses sociétés pauvres, et ce, en scrutant le degré de débâcle vécu par chacun. Il a déclaré que nous ne sommes pas face à une crise habituelle, mais que son diagnostic est difficile, vu sa complexité, car elle est intervenue à un moment où le monde témoignait d’une transition majeure économiquement, politiquement et culturellement. La question est: l’humanité pourra-t-elle affronter la crise? Nous n’avons d’autres choix que d’être solidaires pour en sortir avec des visions innovatrices. Pour créer plus d’espoir, comme l’avance le pape François, et garantir un développement durable.
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