Des milliers de migrants massés à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie sont à l’origine de tensions entre les deux pays. La Pologne a annoncé avoir lancé un coup de filet contre ces migrants venus de Biélorussie. Désormais, la pression migratoire ne cesse de monter aux frontières polonaises mais aussi lituaniennes.
La plupart de ces migrants sont des Syriens fuyant leur pays détruit par la guerre, ou des Kurdes fuyant le Kurdistan iraqien où la situation économique s’est dégradée récemment à cause de la chute des cours du pétrole entre autres raisons. Ces migrants espèrent se rendre en Europe où se trouve une importante diaspora kurde. Ils n’ont pas besoin de prendre un bateau et risquer leur vie pour se rendre en Europe, mais il leur suffit d’un billet d’avion pour Minsk où des passeurs leur font croire que leur arrivée dans la capitale biélorusse leur ouvre les portes de l’Europe. Envoyés à la frontière polonaise, ils se heurtent aux coups de filets et aux fils de fer barbelés.
La Biélorussie, soutenue par la Russie, a visiblement trouvé en la crise migratoire une carte de pression sur l’Union européenne, afin de ramener cette dernière à lever les sanctions imposées à son encontre. Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, s’est servi lui aussi à de multiples occasions de cette question pour faire du chantage à l’Europe et lui soutirer des fonds. Autant dire que la crise migratoire est devenue un outil de pression utilisé par les uns et les autres de la Turquie à la Biélorussie en passant par certains pays du Sud qui utilisent cette question également comme carte de pression dans les négociations avec les pays du Nord. Les réfugiés, eux, payent le prix souvent de leur vie. Beaucoup sont morts en attendant l’opportunité d’une vie meilleure en Europe.
Le nombre de réfugiés ne cesse d’augmenter dans la région en raison des troubles politiques. La chute du régime des Talibans en Afghanistan a donné lieu à une nouvelle vague migratoire et on estime à 5 000 le nombre de réfugiés afghans qui arrivent chaque jour en Iran. En l’absence d’une politique migratoire claire, le problème risque de s’amplifier. Et les réfugiés continueront à payer le prix de cet engrenage politico-politique.
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